La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (Hatvp) considère qu'Aymeri de Montesquiou a fait une fausse déclaration de patrimoine. Plus précisément, l'autorité indépendante créée après l'affaire Cahuzac juge que le sénateur UDI du Gers aurait *oublié* de déclarer des œuvres d'art et des comptes à l'étranger. Un oubli de plusieurs millions d'euros tout de même. Dans un communiqué, elle déclare :
La Haute Autorité estime qu’il existe, au regard des différents éléments dont elle a connaissance, un doute sérieux quant à l’exhaustivité, l’exactitude et la sincérité de ses déclarations, en raison notamment de l’omission d’œuvres d’art et d’avoirs importants détenus à l’étranger ainsi que de la sous-évaluation de son patrimoine immobilier.
Comme à son habitude, la Haute autorité publie également son jugement sur Twitter :
La @HATVP a transmis le dossier du sénateur Aymeri de Montesquiou au procureur de la République financier http://t.co/9gKtOzgQYy
— HATVP (@HATVP) April 3, 2015
Les soucis judiciaires s'accumulent pour le sénateur. Son immunité parlementaire avait été levée le 18 mars dernier dans l'affaire du "Kazakhgate". En février, son nom apparaissait dans les "Swiss Leaks" révélés par Le Monde.
Aymeri de Montesquiou n'est cependant pas le seul à avoir été épinglé par la Haute autorité. En novembre 2014, trois parlementaires UMP avaient été également mis en cause pour avoir caché des avoirs à l'étranger. Le 17 mars dernier, c'était au tour de Serge Dassault d'être accusé des mêmes faits.
Plus largement, Le Canard Enchaîné avait révélé en octobre 2014 que 60 parlementaires étaient visés par une enquête du fisc, "du petit différend au gros redressement". Une fuite dans la presse qui avait irrité Gilles Carrez, le président de la Commission des finances à l'Assemblée nationale, lui-même présent dans cette liste. Mais malgré la promesse du Palmipède que cette liste serait publiée à la fin de l'année 2014, il n'en a rien été.
Une fausse déclaration adressée à la Haute autorité de la transparence est passible de trois ans de prison et de 45.000 euros d'amende.
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