Vingt-quatre heures après avoir regretté de ne pas y être convié, le Front national s'est trouvé bien content de ne pas assister au dîner annuel du Crif, le Conseil représentatif des institutions juives de France. Réponse du berger à la bergère. Le FN, vexé, ne veut, finalement plus participer au dîner du CRIF. Pas décidé à en rester là, la formation l'a fait savoir par la voix de son président, Louis Aliot, qui s'est fendu d'un communiqué dans lequel il qualifie le rendez-vous annuel du Crif de "dîner mondain, communautaire, discriminatoire et stérile".
Et de citer, sans le nommer, Philippe Karsenty, adjoint au maire de Neuilly et figure connue au sein de la communauté juive qui déclare au Figaro :
"Le Crif ne représente plus personne, et son fonctionnement n'est pas démocratique (...) Le Crif a cessé d'être le représentant des juifs auprès des politiques, pour devenir le représentant des politiques auprès des juifs. Je trouve pathétique ce défilé d'élus, qui ne veulent pas qu'on leur reproche de ne pas y être allés.
"
Paradoxe, Florian Philippot, le vice-président du FN, a dit regretter sur Europe 1 le 6 mars que Roger Cukierman ne respecte pas le "pluralisme politique". "Je ne suis pas l'Assemblée nationale", lui a sèchement répondu le principal intéressé dès le lendemain, sur la même antenne.
Roger Cukierman en a profité pour justifier son refus d'inviter la présidente du FN, Marine Le Pen. Il l'avait pourtant qualifiée "d'irréprochable" le 23 février 2015, même si elle était à la têted'un parti "pas fréquentable". Des propos qui avaient suscité une violente polémique. Ce 7 mars 2015, il a visiblement changé de cap :
"Quand vous faites un dîner chez vous, vous avez tendance à inviter plutôt vos amis ? Eh bien moi, je n'ai pasenvie d'inviter les héritières de Jean-Marie Le Pen, sa fille, sa petite-fille. Je pense que c'est un parti xénophobe, populiste, démagogue et donc je préfère ne pas l'inviter (…) parce que nous n'avons pas les mêmes valeurs.
"
Ce 7 mars, la 31e édition de cet événement doit accueillir des responsables politiques de divers bords politiques, dont Nicolas Sarkozy et trois candidats déclarés à la primaire de la droite et du centre. En revanche, le Front national n'est jamais invité.