Sur le nucléaire, c'est la France qui décide - et moi d'abord. C'est en substance la réponse qu'a apportée Ségolène Royal sur le plateau de France 2 où elle était invitée le 7 mars. L'intervention de la ministre de l'Environnement était très attendue, notamment sur la question des difficultés de la filière nucléaire française. En Suisse, le canton de Genève demande à la France de fermer sa centrale du Bugey, située très près de la frontière et jugée dangereuse en raison de sa vétusté - elle a été construite en 1978. La ministre a balayé les critiques d'un revers de la main. En matière nucléaire, en somme, la France fait ce qu'elle veut, quelles que soient les critiques de ses voisins :
"Il faut dire aux Suisses : la loi française, qui a été votée, débattue par la droite et par la gauche. Sur ces sujets, il faut se garder des politiques politiciennes et d'opposer les énergies les unes aux autres. La France a fait son choix de souveraineté énergétique, lequel est : la priorité aux énergies renouvelables et la France est en train de rattraper son retard puisqu'elle a cru pendant très longtemps qu'elle pouvait se contenter du nucléaire.
"
Mais elle ajoute :
"La loi que j'ai fait passer [loi de transition énergétique] dit que le nucléaire reste le socle de notre mix énergétique.
"
Une réponse donc d'abord à nos voisins - l'Allemagne avait également demandé la fermeture de la centrale de Fessenheim , située sur la frontière et jugée "trop vieille pour être encore en activité". Mais aussi à Emmanuelle Cosse, la ministre écologiste du Logement, qui avait déclaré que Fessenheim, la plus vieille centrale du parc nucléaire français, cesserait son activité "fin 2016". En contradiction avec Ségolène Royal qui voyait plutôt cette fermeture "au plus tard" vers 2018. Une décision compatible, selon elle, avec la réduction de la part du nucléaire de 75% à 50% dans la production d'électricité en France d'ici 2025, prévue par la loi de transition énergétique.