Les comptes du FN à la Société générale clôturés à la demande de la banque. Celui, personnel, de Marine Le Pen également fermé par la HSBC. Révolté contre ce qu'il considère comme une atteinte à la démocratie et une "discrimination à raison des opinions politiques", le parti d'extrême droite entend porter plainte contre les deux établissements bancaires. Et encourage des mesures de rétorsion plus terre-à-terre.
Durant une conférence de presse mercredi 22 novembre au siège du FN à Nanterre, Marine Le Pen a ainsi flirté avec l'appel au boycott, invitant les "cadres" du parti, mais aussi "[ses] 11 millions d'électeurs, et plus généralement tous les Français [...] à tirer toutes les conséquences de cette fatwa bancaire".
"Nous déposerons plainte pour discrimination politique. J'en appelle à nos cadres, à mes 11 millions d'électeurs, et plus généralement à tous les Français qui défendent la démocratie, à tirer toutes les conséquences de cette fatwa bancaire dont nous sommes victimes !" #ConfMLPpic.twitter.com/m4oSVSRoyw
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 22 novembre 2017
La finaliste de la présidentielle ne prononce donc pas le mot "boycott" et n'appelle officiellement personne à quitter la Société générale ou la HSBC. Mais son propos ne peut pas être interprété de mille manières...
D'autres cadres du FN n'usent d'ailleurs pas de ces circonvolutions. Julien Odoul, président du groupe FN au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, a ainsi été beaucoup plus direct en usant, sur Twitter ce mercredi, du hashtag #JeQuitteLaSG et en appelant les électeurs frontistes à "se faire entendre et respecter". Déjà mardi, Louis Aliot, député frontiste et compagnon de Marine Le Pen, y allait d'un message plus que clair à ce sujet, trouvant "cocasse" l'idée de voir certains citoyens refuser "d'héberger la SG comme banque par souci de réciprocité".
Le @FN_officiel gêne tellement le pouvoir qu’il met tout en œuvre pour nous exclure de la vie démocratique. Que les 11 millions d’électeurs de @MLP_officiel se fassent entendre et respecter ! #JeQuitteLaSG#JeSoutiensLeFN
— Julien Odoul (@JulienOdoul) 22 novembre 2017
Ce qui serait cocasse, c’est que parmi les 11 millions d’électeurs, une partie d’entre-eux ne veuille plus héberger la SG comme banque par souci de réciprocité. https://t.co/UGXgHUFcfU via @Le_Figaro
— Louis Aliot (@louis_aliot) 21 novembre 2017
Reste à savoir si ces déclarations, qui ressemblent donc très fort à un appel au boycott, peuvent ou non tomber sous le coup de la loi française, sujette à interprétation.
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