François Fillon continue de faire campagne en France comme si de rien n’était. Ou presque. Le candidat LR à la présidentielle se rend du samedi 11 février au lundi 13 février sur l’île de La Réunion. L’accueil était positif à l'arrivée du député LR de Paris : des militants l'ont effet attendu en musique ce samedi, comme le rapportent des journalistes sur place, avant que la situation ne se complique avec des heurts entre pro et anti-Fillon.
Les militants attendent Fillon #changementdefuseauhoraire#changementdambiancepic.twitter.com/wrjTglpRFh
— Aurélie Herbemont (@aurelherbemont) February 11, 2017
Les militants attendent Fillon en musique à l'aéroport de La Réunion pic.twitter.com/wQVHXxnQo5
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L’ambiance est encore moins sereine en métropole. Depuis le début des révélations sur le Penelope Gate, plusieurs parlementaires font part des remontées de terrain catastrophiques pour François Fillon. C’est notamment le cas en Charente, comme le rapporte Le Monde ce samedi. Le quotidien est allé interroger des élus et militants LR et UDI de ce département. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le moral est en berne chez eux. L’un d’entre eux, Noël Belliot, évoque une "faute morale" du candidat. Voici ce que déclare ce conseiller municipal qui avait pourtant voté pour François Fillon au second tour de la primaire :
"On s’est investi durant des mois. Comment voulez-vous qu’on justifie ce qu’il a fait ? François Fillon nous a mis dans une situation inextricable.
"
Cet élu local est désabusé : "On était dans une situation où on n’avait aucune chance de perdre. On est passé à un contexte où on n’a aucune chance de gagner", observe-t-il. La secrétaire adjointe à la fédération Marie-Claire Vrillaud est encore plus claire : pas question pour cette juppéiste de faire campagne pour François Fillon. Elle affirme :
"Ils (les militants, ndlr) en ont gros sur le cœur avec cette histoire de M.Propre qui prônait la transparence lors des débats de la primaire. Comment aller expliquer son programme sur l’emploi, la suppression des 35 heures, quand on voit comment il a agi ? Moi, je ne ferai pas campagne.
"
A l’UDI, aussi, on n’entend pas non plus défendre François Fillon. "Comment imaginer se ranger derrière quelqu’un qui a de telles pratiques ?" s’interroge ainsi la maire de Segonzac Véronique Marendat.
Les fillonistes convaincus semblent eux aussi ne plus croire aux chances de victoire de leur candidat. "On était sur une voie royale. Maintenant, ça va être compliqué", admet Jean-Hubert Lelièvre. Pour le secrétaire départemental LR, "les remontées du terrain ne sont pas bonnes". Si même les pro-Fillon le reconnaissent en on, c’est que la situation est grave.
[EDIT 13 h 40] Ajout du tweet d'un journaliste du Monde.