MULTIPLEX POLITIQUE – Jean-Luc Mélenchon, Bruno Le Roux et Marine Le Pen étaient les invités des émissions politiques de ce dimanche 18 novembre.
Le Lab s'est plié en trois pour suivre en simultané ces interviews dominicales afin de vous proposer une synthèse au fur et à mesure de la soirée pour vous puissiez briller, lundi matin, à la machine à café.
A retenir ce dimanche :
> La violente sortie de Jean-Luc Mélenchon contre le couple exécutif. Le leader du Front de gauche a ainsi qualifié Jean-Marc Ayrault de "petit politicien de province", s'attirant les foudres de Najat Vallaud-Belkacem.
> Marine Le Pen fait "un lien direct" entre immigration et délinquance, estimant, sur RTL, qu'une "grande partie des faits de délinquance sont directement ou indirectement le fait de l’immigration".
> Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon se retrouvent sur un point : leur opposition au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes qui divise déjà le Parti socialiste et les écologistes. "C'est un caprice de grand féodal", dit la présidente du Front national tandis que la figure de proue du Front de gauche en appelle à la "désobéissance civile".
> Bruno Le Roux ne ferme pas la porte à une future exploitation du gaz de schiste, qu’il estime être "une source majeure de demain". "On n'est pas opposé à une source d'énergie dont on pense qu'elle peut être une source majeure demain", a ainsi expliqué le patron des députés socialistes.
Le multiplex dominical du Lab
> Jean-Luc Mélenchon, eurodéputé du Front de gauche, invité de C Politique , sur France 5
<img style="vertical-align: middle;" src="http://i.imgur.com/SqfW5.png" alt="" width="450" />
-Ayrault ? "Un petit politicien de province"
A la Une du Nouvel Observateur comme faisant parti des "croisés anti-Hollande", Jean-Luc Mélenchon a débuté son intervention à C Politique par une charge contre François Hollande et Jean-Marc Ayrault :
"
Ayrault est un petit politicien de province sans imagination. Le sujet, quand on est Premier ministre de la France, c’est pas de dire "regardez c’est ce que je faisais à Nantes".
Nous avons amené 4 millions de voix à Hollande. Donc le chef de l'État doit trouver une manière d'incarner notre voix. Au lieu de ça, depuis qu'il est au pouvoir, c'était comme si nous n'existions pas : il incarne l'aile droite de sa majorité.
"Cette sortie virulente contre le Premier ministre n'a forcément pas plus à la majorité. Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, s'est ainsi insurgée sur Twitter :
J.L. Mélenchon insulte en direct à la télévision le Premier ministre et la province. La province c'est la France. Affligeant.
— Najat Belkacem (@najatvb) Novembre 18, 2012
-Mélenchon Vs Le Nouvel Observateur
Durant la campagne présidnetielle, le ton était monté entre Le Nouvel Observateur et Jean-Luc Mélenchon. Le dirigeant du Front de gauche en a profité pour dire tout le mal qu’il pense de l’hebdomadaire :
"
Le Nouvel Obs est un journal du Parti socialiste, et même de la droite du Parti socialiste.
"
-Le point Notre-Dames-des-Landes
Un nouveau Larzac ? "Bien sûr", rétorque Jean-Luc Mélenchon, farouchement opposé au projet d’aéroport de Ntore-Dame-des-Landes et invoque la désobéissance civile :
"
La désobéissance civile, c’est un concept dur à manier. Je suis un défenseur de la loi. Mais parfois, la loi n’est pas légitime.
"
Il ajoute :
"
J’entends les faux-arguments. Beaucoup de ces chiffres sont contestés par des gens sérieux. (…)
"
La Bretagne et le grand ouest peuvent se développer sans cet instrument qu’est l’aéroport.
C’est Vinci qui ramasse l’argent. Il y a beaucoup d’intérêts financiers.
- Le point Merkel-bashing
Remonté contre les incessantes invocations de l'exemple allemand, le coprésident du Parti de gauche estime que le système allemand est loin d'être le bon élève décrit :
"
Pourquoi sommes nous béats devant les Allemands ? Ils ont deux fois plus de chômeurs pauvres que nous !
"-Le point contre-budget
Cette semaine, alors que le gouvernement présentait son pacte de compétitivité, Jean-Luc Mélenchon exposait son "contre-budget". Ce dimanche, il explique que l’argent existe et que la France "n’a jamais été aussi riche", invoquant l’exil fiscal :
"
La France n’a jamais été aussi riche de son histoire, elle n’a jamais eu autant d’argent à l’étranger.
"L'ancien candidat à la présidentielle assure que "pas un seul" parlementaire de son parti ne votera le budget du gouvernement :
"
Je peux vous annoncer qu'il n'y aura pas un seul suffrage des parlementaires du Parti de Gauche pour le budget de Jean-Marc Ayrault. Pas un seul.
"> Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, sur France Inter avec Le Monde et l'AFP dans "Tous politiques"
<img style="vertical-align: middle;" src="http://i.imgur.com/eytrU.png" alt="" width="450" />
- Le point Bayrou
Satisfait des annocnes du gouvernement et de la conférence de presse de François Hollande, le président du MoDem François Bayrou a donné son satisfecit à la politique gouvernementale. Suffisant pour l'imaginer au gouvernement ? Bruno Le Roux botte en touche :
"
On peut soutenir la politique du président d'un camp plus large que la gauche, sans entrer au gouvernement.
"-Le point Notre-Dames-des-Landes : "pas un nouveau Larzac"
Sujet de discorde entre le Parti socialiste, le gouvernement et leurs alliés de gauche, notamment EELV, Bruno Le Roux juge que ce n'est pas "un nouveau Larzac" :
"
Il y a eu des débats démocratiques pendant des années. Ce n'est pas le Larzac qu'on est en train de faire.
Il n'est pas question de laisser mener une guérilla contre un projet démocratique et donc contre la démocratie.
"
Et le patron des députés socialistes de recadrer les écologiste :
"
Les Verts doivent considérer que leur position est connue, mais qu'elle ne doit pas empêcher de concrétiser ce projet.
"
Les Verts sont libres de choisir leur position, mais dans la majorité il ne peut y avoir de guérilla contre un tel projet.- Le gaz de schiste ? "Une source majeure de demain"
Bruno Le Roux ne ferme pas la porte à une future exploitation du gaz de schiste, qu’il estime être "une source majeure de demain" :
"
On n'est pas opposé à une source d'énergie dont on pense qu'elle peut être une source majeure demain.
"> Marine Le Pen, présidente du Front national, dans Le Grand Jury sur RTL et LCI
- Le point International : plaidoyer pour la reconnaissance d'un Etat palestinien.
Interrogée sur la Syrie et les frictions entre Gaza et Israël, Marine Le Pen a fustigé l'attitude de la politique étrangère française, avec ironie, mettant au même plan Nicolas Sarkozy et François Hollande :
"
Maintenant que chaque président veut avoir sa petite guerre...
"
Et de prôner la reconnaissance d'un Etat palestinien :
"
Que les Palestiniens aient un Etat souverain! Ce serait l’intérêt d’Israel.
On ne pourra pas leur réclamer de se soumettre aux exigences qui sont faites aux nations tant qu’ils n’auront pas un Etat reconnu.
"
Je comprends qu’Israel veuille défendre son territoire. Mais se défendre de manière aveugle, au point de toucher des populations civiles…
- Le point UMP
Interviewée alors que les militants UMP finissent de voter pour leur nouveau président entre Jean-François Copé et François Fillon, Marine Le Pen prédit "four more years" d'enfer car "ils vont continuer à se tirer dessus car le prochain objectif sera qui sera candidat à la présidentielle de 2017" :
"
L’UMP a complètement raté sa campagne interne, ils ont fini en se tirant dans le dos.
"
Ils sont les seuls. Ca n’a pas été le cas au FN, ni au PS. Ca montre qu’il y a un manque de maturité à l’UMP.
- Le point Notre-Dame-des-Landes
Marine Le Pen est, comme Jean-Luc Mélenchon, farouchement opposée au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes et tire à vue sur le Premier ministre :
"
L’aéroport de Nantes n’est pas saturé.
C'est un caprice de grand féodal.
Certains veulent leur guerre, d’autres veulent leur aéroport.
"- Le lien déliquance-immigration
Interrogé sur le dossier de L’Express sur le "vrai coût de l’immigration", qui explique que l’immigration apporterait un gain net, pour l’Etat, de 4 milliards d’euros, Marine Le Pen s’est lancée dans une violente diatribe, liant délinquance et immigration, et contestant "formellement" les chiffres avancés par l’hebdomadaire :
"
Je conteste formellement ce chiffre. Il suffit que les Français ouvrent les yeux pour s’apercevoir que l’immigration massive, anarchique, que l’on subit, non seulement a un cout financier direct sur les finances publiques et sur les budgets sociaux, mais a aussi un cout sur la cohésion de notre pays.
"
Et d’ajouter, provocatrice et s’attendant à des réactions à cette saillie :
"
Cela a également un cout sur l’insécurité. Je fais un lien tout à fait direct entre l’augmentation massive de l’immigration et l’augmentation massive de l’insécurité.
"
Je ne sais pas si en ayant dit ça, le gouvernement socialiste en va pas me faire arrêter à la sortie des studios, et peut-être mener devant les tribunaux de la bien-pensance. (…)
Une grande partie des faits de délinquance sont directement ou indirectement le fait de l’immigration.