Ils étaient chacun de leur côté, l'un dans le 1er arrondissement de Paris, place des Pyramides, au pied de la statue de Jeanne d'Arc dorée devant les Tuileries, l'autre dans le 8e, recueillie face à une autre image de la Pucelle. Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen ont fait bande à part ce dimanche 1er mai, donnant lieu à des images différentes d'un endroit à l'autre. Les mots aussi étaient différents. Quand le "Menhir" expliquait que sa présidente de fille pourrait perdre "dès le premier tour" de l'élection présidentielle de 2017 , elle rameutait ses troupes "patriotes" à un an de l'élection suprême, prônant, depuis le banquet frontiste organisé à La Villette, son slogan "une France apaisée".
Il y avait donc de grandes différences entre les 1er mais. Mais, en réfléchissant bien, on peut également trouver un grand point commun : la haine des journalistes.
Du côté de Jean-Marie Le Pen, certains reporters de Canal+ ont été pris à parti par certains militants. Cyrille Eldin et son cameraman ont par exemple été virés "à coup de pieds dans le cul", pour reprendre les mots d'un sympathisant du "Menhir". Les deux journalistes ont plus précisément été expulsés du rassemblement, le cameraman ayant même été frappé, comme l'a rapporté le journaliste de Buzzfeed David Perrotin.
Cyrille Eldin de @canalplus vient d'être expulsé du rassemblement, son cameraman frappé au pied par un militant pic.twitter.com/KbXeZ2Ek1v
— David Perrotin (@davidperrotin) 1 mai 2016
Peu après le rassemblement, c'est une équipe du Petit Journal qui a été menacée par des militants d'extrême droite. Traitant les journalistes d"'enculés" et de "francs-maçons", ils ont tenté d'intimider les reporters présents.
Du côté de Marine Le Pen, aucun geste physique n'est, a priori, à déplorer. On a pourtant retrouvé dans le discours de la présidente du FN une même haine des journalistes. Après avoir vanté les mérites de sa "France apaisée", la cheffe frontiste a fait huer BFMTV. Le motif ? La chaîne a, selon Marine Le Pen, annulé la retransmission de son discours pour "couvrir les exactions de quelques voyous".
Marine Le Pen fait huer @BFMTV qui a coupé son discours pour couvrir les "exactions de quelques voyous"
— jules darmanin (@JulesDrmnn) 1 mai 2016
A la tribune, Le Pen fait huer @BFMTV "qui a annulé" la retransmission en direct de son discours pour "couvrir les exactions de qqs voyous"
— David Perrotin (@davidperrotin) 1 mai 2016
Car dans sa "France apaisée", Marine Le Pen veut une refonte des médias. Elle a déclaré :
"En France, on n'entend pas beaucoup d'autres opinions que celles qui sont estampillées par le système.. […] Les médias en France sont des gros monopoles, pas rentables, gérés par des idéologues qui répètent tous la même chose. [...] Briser les monopoles dans les médias dans le cadre des lois de la République, voilà qui est vraiment démocratique.
"
Et Marine Le Pen de louer les médias britanniques qui, selon elle, soutiennent majoritairement le Brexit...
Face aux journalistes, Marine Le Pen a cependant trouvé la parade : les internets, un "moyen phénoménal de convaincre aujourd'hui de plus en plus de Français". Elle l'a déjà amorcé avec son blog. Marine Le Pen entend bien poursuivre d'ici 2017. "Je continuerai de monter en puissance dans ma relation directe avec les Français, sans intermédiaire, par les réseaux sociaux", a-t-elle promis.