Les députés Goasguen (LR) et Habib (UDI) portent une kippa en salle des quatre colonnes à l'Assemblée

Publié à 14h48, le 13 janvier 2016 , Modifié à 15h36, le 13 janvier 2016

Les députés Goasguen (LR) et Habib (UDI) portent une kippa en salle des quatre colonnes à l'Assemblée
Claude Goasguen et Meyer Habib arborant une kippa à l'Assemblée nationale, mercredi 13 janvier 2016 © Montage Le Lab via LCP

SOLIDARITÉ - C'est un geste inédit. Mercredi 13 janvier, avant la séance de questions au gouvernement, les députés Claude Goasguen (LR) et Meyer Habib (UDI) sont arrivés en salle des quatres colonnes coiffés de kippas. Cette salle est une sorte d'antichambre de l'hémicycle, où se croisent élus et journalistes. Les deux élus se disent "solidaires" des juifs de France après l'agression, lundi à Marseille, d'un enseignant portant la kippa par un adolescent se réclamant de Daesh.

Mardi 12 janvier, après cette attaque à la machette, le président du consistoire israélite de Marseille, Zvi Ammar, a conseillé à la communauté juive de "ne pas porter la kippa" au moins "provisoirement". Un conseil fraîchement accueilli par le président du CRIF, Roger Cukierman, parlant d'une "attitude défaitiste, de renoncement". Le grand rabbin de France, Haïm Korsia a quant lui estimé que les Français juifs ne devaient "céder à rien". "Nous continuerons à porter la kippa", a-t-il déclaré.

Interrogé par LCP, Calude Goasguen, qui est aussi président du groupe d'amitié France-Israël, explique sa démarche:

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Aujourd'hui, moi qui ne suis pas juif, j'ai mis une kippa par solidarité. Parce que je ne peux pas comprendre que dans un pays comme la France, pays des droits de l'homme, on puisse tuer des individus pour leur religion ou essayer de les tuer. Ce geste que je fais à l'égard des juifs, je le ferais aussi à l'égard aussi à l'égard des musulmans ou des chrétiens.



L'esprit Charlie a des inconvénients et des avantages. Ce n'est pas la religion qui tue, ce sont les hommes qui tuent. Et je ne voudrais pas que parce qu'on a une agression de ce genre, on soit dans une régression historique. On ne peut pas reculer. La kippa, ce n'est pas un signe ostentatoire. Nous avons droit à l'exercice des religions sans ostentation. Je suis totalement solidaire des religions. Le Laïcicsme veut tuer les religions, ça serait une régression.

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Meyer Habib a abondé :

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C'est quoi la laïcité ? C'est de pouvoir pratiquer ou de ne pas pratiquer. Aujourd'hui, si un juif ne peut pas mettre sa kippa en France, demain un chrétien ne pourra pas avoir une croix dans la rue et c'est un problème poru tous les croyants, pour tous les républicains et tous les laïcs. C'est pour ça, aujorud'hui c'est un clin d'oeil. Aujourd'hui la France se mobilise alors on va dire 'chapeau la France'. Et c'est ce qu'on est en train de dire aujourd'hui. Parce que les jihadistes ne vaincront pas, les islamistes ne vaincront pas, les gens qui veulent avoir un kippa peuvent et doivent pourvoir, de façon à ce qu'il y ait une sécurité, avoir une kippa dans la rue. Et moi je ne suis pas pour aller dans le sens des jihadistes, au contraire : si des jeunes enfants, si des jeunes juifs veulent de façon discrète avoir la kippa dans la rue, on invite à continuer à le faire. 

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Les deux élus ne savaient pas encore, avant la séance de QAG, s'ils porteraient leur kippa dans l'hémicycle également, pour cause de doute quant à ce que stipule le réglement de l'Assemblée sur ce point. Claude Goasguen confie sa "tentation" de le faire, quand Meyer Habib explique :

 

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Le tout, c'est une question de réglement. Si c'est pas interdit, c'est un clin d'oeil, et si jamais c'est interdit, alors on ne va pas aller contre le réglement parce qu'on est des parlementaires pour respecter les réglements et les lois.

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De fait, le réglement de l'Assemblée n'évoque pas le sujet. Concernant le public, il pose simplement : "Pour être admis dans les tribunes, le public doit porter une tenue correcte. Il se tient assis, découvert et en silence." Finalement, ils ne l'ont pas portée en séance. 

Et Goasguen d'y aller de sa petite proposition pour le quart de finale de Coupe de la Ligue Toulouse-Marseille, à 17 heures :

 

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Voyez à Marseille - je comprends la crainte, il ne faut jamais parler à la place des gens qui ont peur - mais franchement, ce n'est pas le moment d'avoir peur, c'est le moment au contraire de montre sa détermination. Si peut-être dans le match de l'OM, beaucoup de gens portaient la kippa, ce serait bien à Marseille, ce serait aussi une signification.

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