LA JUSTICE EST VOTRE AMIE - Avec la déchéance de nationalité, la primaire à gauche est l’autre sujet qui cristallise les débats au sein du PS. Et qui divise aussi. Un peu. Beaucoup. Thomas Piketty, qui était parmi les premier signataires de l’appel lancé dans Libérationpour une grande primaire de la gauche , interpelle ce mercredi 13 janvier les adhérents du Parti socialiste.
Sur son blog hébergé par Le Monde , l’économiste se fend d’un billet titré "pourquoi la primaire est indispensable". Dans ce texte, il répond aux divers arguments opposés aux tenants d’une primaire du PS et de la gauche. Et dans son dernier paragraphe, enjoint des militants socialistes qui seraient soucieux de voir leur parti respecter ses statuts, à agir. Il écrit :
"Les statuts du PS obligent à une primaire. Il suffirait sans doute que quelques militants à l'esprit juridique avisé (il en existe chez les socialistes) assignent leur parti devant la justice pour que la primaire ait lieu.
"
Selon un bon connaisseur de la rue de Solférino, comme toute association, un adhérent peut en effet saisir la justice pour non application des statuts. Devant un tribunal administratif notamment. Il existe également la possibilité d’une saisine interne avant d’en arriver à l’étape judiciaire.
Contacté par le Lab, Christophe Borgel, secrétaire national du PS chargé des "élections et de la vie du parti", estime tout d'abord qu'au "regard des problèmes que connait le pays, tout cela est dérisoire". "C'est baroque de vouloir faire une primaire qui unifie et de commencer par attaquer les socialistes. La contradiction est là", estime-t-il, rappelant la ligne tracée par Jean-Christophe Cambadélis sur le sujet. A savoir : pourquoi pas à une primaire de toute la gauche, non à une primaire de la gauche de la gauche qui ne "les concerne pas". Et d'ajouter :
"Il n'est pas adhérent du Parti socialiste. Chacun s'occupe de soi et les moutons seront bien gardés.
"
Dès le 2 janvier, pour bien commencer l’année et faire plaisir autant à François Hollande qu’à Jean-Christophe Cambadélis, un député socialiste rappelait malicieusement que la primaire était inscrite dans les statuts du PS . Ce à quoi les opposants à la primaire, qui pensent que le président sortant est le candidat naturel du parti et qu’il n’a pas besoin de se relégitimer devant les sympathisants de gauche, répliquent qu’en 2011, le PS avait organisé cette compétition qui à l’époque n’était pas inscrite dans ses statuts. Faire aujourd’hui l’inverse ne serait donc pas choquant.