Les enfants d’homos sont des terroristes en puissance, selon un député UMP à l’Assemblée

Publié à 10h27, le 28 novembre 2012 , Modifié à 16h56, le 28 novembre 2012

Les enfants d’homos sont des terroristes en puissance, selon un député UMP à l’Assemblée
Nicolas Dhuicq.

Mardi 27 novembre, les députés débattaient dans l’hémicycle du projet de loi sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme. Appelé à la tribune, le député UMP Nicolas Dhuicq a fait un parallèle entre mariage homosexuel, homoparentalité et terrorisme.

Des propos qui "constituent plus qu'un dérapagage, une violence inqualifiable", a réagi, mercredi 28 novembre, Najat Vallaud-Belkacem.

  1. "Le terroriste a un défaut : il n’a jamais rencontré l’autorité paternelle"

    La scène se déroule mardi soir à l’Assemblée nationale. Les députés discutent du projet de loi, qui sera adopté dans un grand consensus, sur la sécurité et le terrorisme qui permet de suivre des Français commettant des actes de terrorisme à l’étranger ou partant s’y entrainer au jihad.

    >> Edit: 13h05 :  "Je découvre les propos de ce député UMP, il me faut les lire en détails. [Ces] propos sont tout bonnement inadmissibles dans une République. Inadmissibles. Ils constituent plus qu'un dérapagage, ils constituent une violence inqualifiable", a réagi Najat Vallaud-Belkacem, interrogée par Le Lab, ce mercredi 28 novembre, à l'occasion du point presse du conseil des ministres.

    >> Edit: 15h00 : Contacté par le Lab, Nicolas Dhuicq ne regrette pas ses propos et assure avoir "voulu poser une question philosophique sur le cadre paternel dans la société". Il déplore ce qu'il appelle une "lecture raccourcie de sa réfléxion". Il maintient tout ce qu'il a dit à l'Assemblée et précise : "le terrorisme pose des questions fondamentales sur le rapport à la violence et le respect de la vie. Je relève la contradiction entre faire du symbole et supprimer de l'état civil la fonction de père". Il poursuit : "Dans le projet de loi du mariage pour les homosexuels, il y a la disparition du mot de père et mère, les mots ont un sens, c'est une attaque profonde au cadre symbolique. La loi sur le mariage pour tous créé des difficultés supplémentaires pour les enfants et les adultes à se construire, et donc génère un recours à la violence." 

    >>Edit: 18h Dans un communiqué, le Parti Socialiste dénonce un " nouveau dérapage" qui "montre que derrière l'implosion de l'UMP c'est une véritable dérive intellectuelle et politique qui est en œuvre". Marc Coatanéa, secrétaire national du PS aux questions de société "demande à l'UMP de condamner clairement ces propos inacceptables".

    Le député UMP de l’Aube, Nicolas Dhuicq, psychiatre de profession, montait alors à la tribune pour expliquer son vote et sa position sur le texte.

    Membre de la Droite populaire, ce soutien de Jean-François Copé pour la présidence de l’UMP fait alors le lien entre homoparentalité et terrorisme, allant même jusqu’à invoquer, dans les débats sur ce texte sur le terrorisme, le projet de loi sur le mariage homosexuel :

    Vous me permettrez de considérer que souvent le terroriste a un défaut : il n’a jamais rencontré l’autorité paternelle le plus souvent, il n’a jamais eu de rapport avec les limites et avec le cadre parental, il n’a jamais eu cette possibilité de savoir ce qui est faisable ou non faisable, ce qui est bien ou mal.

    Le député UMP Nicolas Dhuicq lie homoparentalité...par LeLab_E1

    Après avoir expliqué que le manque d’autorité et de repères parentaux constituaient des terreaux favorables au terrorisme, le député interpelle le gouvernement qui soutient "un projet de loi qui va jusqu’à rayer le mot de père du code civil" : 

    N’y a-t-il pas une certaine contradiction, M. le ministre, dans vos propos et ceux de votre gouvernement, alors que vous cherchez désespérément à reposer un cadre, à, dans le même temps, soutenir un projet de loi qui va jusqu’à rayer le mot de père du code civil.

    Et de conclure, en anticipant l’avenir : 

    Ceci est tout à fait cohérent mes chers amis, vous provoquerez, dans les années à venir, la confusion des genres, le déni de la différence des sexes et la psychose.

    Et fatalement, cette incohérence idéologique fait que votre système ne peut pas avoir l’efficacité que vous souhaitez avoir.

    A la fin de la prise de paroles des différents orateurs lors de cette discussion générale, le ministre interpellé, en l'occurence Manuel Valls, ne répond pas à Nicolas Dhuicq, préférant se concentrer sur le fond du texte de loi et se réjouissant du consensus qui entourera son adoption.

    Propos repérés via le compte twitter de Jérôme Guedj.

     

    [Edit 10h58] Ajout de la profession de Nicolas Dhuicq, via @ff_ff

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