#SAYLAFAUTEDESMEDIAS – La meilleure défense, c’est l’attaque. Alors que le Penelope Gate est loin de retomber, chaque jour ou presque apportant son lot de révélations, François Fillon et certains de ses proches ont choisi de cibler les médias. Depuis le début de l’affaire, le candidat Les Républicains à la présidentielle, pas connu pour apprécier particulièrement les journalistes, dénonce régulièrement "le tribunal médiatique" dont il serait victime.
Lors d’un meeting de François Fillon ce jeudi 9 février au Palais des Congrès du Futuroscope (Vienne), les journalistes ont même été copieusement hués par des militants de François Fillon, selon plusieurs journalistes présents sur place. Des cris intervenus lors d’un discours de l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Dans un rôle de chauffeur de salle, le sénateur intervenait avant le candidat LR à la présidentielle.
Selon le journaliste de Quotidien (TMC) Hugo Clément, "Jean-Pierre Raffarin a commencé son discours en faisant huer les journalistes. Ça a été repris par toute la salle, il y a même eu quelques insultes, des ‘salauds’, des ‘menteurs’, etc."
"Nous affrontons une entreprise de démolition, ta résistance est superbe", lance Raffarin à #FillonPoitou Journalistes hués encore & encore
— LaureEquy (@LaureEquy) February 9, 2017
"J'ai confiance en toi", lance Raffarin à Fillon après avoir fait (copieusement) hué les journalistes par des militants hyper remontés
— LaureEquy (@LaureEquy) February 9, 2017
Au meeting de Fillon à Poitiers : les journalistes abondamment sifflés par la foule. "C'est de votre faute tout ca!", crie une femme
— Alexandre Lemarié (@AlexLemarie) February 9, 2017
Comme le rappelle un journaliste du Monde, cette stratégie politique n’est pas nouvelle : les militants sarkozystes, entre autres, étaient déjà remontés à bloc contre les journalistes en 2012.
Au meeting de Fillon à Poitiers, les militants agressifs vis-à-vis de la presse : on croirait l'ambiance de la campagne de Sarkozy en 2012
— Alexandre Lemarié (@AlexLemarie) February 9, 2017
François Fillon a de nouveau attaqué la presse durant son discours. Sans citer nommément le Canard enchaîné, à l’origine des révélations sur son épouse et lui, ou Mediapart, contrairement à lundi 6 février lors de sa conférence de presse, le député de Paris a parlé des "médias" et de "la presse". Il a ainsi affirmé :
"Je suis la cible d’une attaque impitoyable, partiale, 7 jours sur 7, 24/24h, et tout ceci pour des faits anciens, connus, légaux. Est-ce juste ? Est-ce équitable ? C’est à vous de répondre et non au tribunal médiatique. (…) On voudrait dans les médias que je sois un 'saint'. Je ne suis, mes amis, qu’un homme, un homme qui n’a pas enfreint la loi, un patriote qui aime son pays et qui lui a donné le maximum de ce qu’il avait dans les tripes. (…) La transparence ne me fait pas peur, et j’attends maintenant que mes concurrents à la présidentielle se montrent aussi clair que moi. Nul doute que la presse exigera d’eux des informations, et si elle ne le fait pas, alors nous verrons qu’il y a bien deux poids deux mesures.
"
François Fillon est désormais accueilli par un comité d’accueil hostile à chacun de ses déplacements. Comme le rapporte un journaliste, plusieurs personnes massées devant l’entrée du meeting ont crié "voleurs", "escrocs", "Remboursez le million" ou encore "Fillon en prison":
Les militants accueillis aux cris de "voleurs!", "escrocs!" #FillonPoitierspic.twitter.com/ePyvIToHRz
— Xavier Frison (@xfrison) February 9, 2017
Sur Europe 1, ce jeudi, Dominique Bussereau a quant à lui apporté son soutien aux médias. "Moi, je ne crois pas aux complots, aux officines, je crois que les journalistes font leur travail", a déclaré l'ancien ministre LR. Bien seul dans son camp sur cette ligne, pour le moment.