CAFOUILLAGE - Malek Boutih est-il ce 22 mai, oui ou non, toujours investi par le Parti socialiste pour les élections législatives des 11 et 18 juin ? Car un coup c’est oui, un coup c’est non. Et au lendemain d’une nouvelle confirmation de l’intéressé comme quoi il a bien l’étiquette socialiste, l’entourage de Jean-Christophe Cambadélis invoque une étrange explication pour dire que, non, Malek Boutih n’est pas investi. Un bon gros cafouillage en 5 étapes.
- Etape 1 : Valls et Boutih pas investis
Le 15 mai, le PS avait, dans un premier temps, tranché, affirmant que ni Manuel Valls ni Malek Boutih n’étaient investis par le parti sans qu’ils aient pour autant un candidat socialiste face à eux. Finalement, seul l’ancien Premier ministre était dans cette situation de "ni-ni". Malek Boutih était alors investi officiellement .
- Etape 2 : Boutih confirme son investiture
Interrogé par le Lab le 16 mai, le député socialiste sortant assure qu’il est bien investi "à contre-cœur (pour eux)" par le Parti socialiste. Et d’ajouter dubitatif, confirmant avoir un candidat estampillé En marche face à lui, sur son étiquette PS :
"Est-ce un plus ou un moins ?
"
- Etape 3 : Présent sur le site du PS
Depuis le dépôt officiel des candidatures, Malek Boutih figure bel et bien dans la liste des candidats investis par la rue de Solférino dans la 10e circonscription de l’Essonne.
Capture d’écran site du PS ce 22 mai :
Un cadre socialiste avait d’ailleurs demandé à Malek Boutih de "rendre l’investiture" après avoir soutenu Emmanuel Macron dès avant le premier tour de l’élection présidentielle, comme Manuel Valls qu’il avait d’ailleurs soutenu et encouragé à se présenter à la primaire organisée par… le Parti socialiste.
- Etape 4 : Boutih re-confirme son investiture
Invité de BFM TV le 21 mai, Malek Boutih re-confirme avoir l’investiture du PS :
"J’ai l’investiture socialiste.
"
Et quand on lui demande si elle lui sera retirée, il répond "non…" avant d’ajouter, critique envers la direction du parti :
"Ils ont passé leur temps, au lieu de faire de la politique, à faire des sanctions. Ce n’est plus un parti politique, c’est un tribunal politique.
"
- Etape 5 : Cambadélis retire l’investiture à Boutih
Le cas Malek Boutih rebondit ce lundi 22 mai. Invité à réagir sur France Inter sur les candidats socialistes mettant en avant la mention "majorité présidentielle" sur leurs documents de campagne, voire l’image d’Emmanuel Macron (comme Myriam El Khomri) , Jean-Christophe Cambadélis a répondu :
"Il y a une petite quinzaine de candidats qui s’affichent avec la formule majorité présidentielle, ce qui n’est pas la position du Parti socialiste et, dedans, deux personnalités qui n’ont pas l’investiture du PS, Manuel Valls et Malek Boutih.
"
Ah bon ? Vraiment ? Car ce n’est pas ce qu’écrit le site du PS. Contacté par le Lab, l’entourage de Jean-Christophe Cambadélis assure que "Boutih n’a pas l’investiture" et avance une raison à sa présence sur la liste des candidats socialistes : say la faute au web. Ainsi explique-t-on au Lab :
"C’est une erreur transmise au web…
"
Mais Malek Boutih est-il lui-même au courant de cette "erreur transmise au web" ?