Si Twitter est devenu un moyen de communication privilégié par les politiques, il n'en est pas moins risqué. L'instantanéité peut engendrer bourdes et banalités .
Mais ce n’est pas l’avis de Michèle Delaunay. Répondant à une tribune de l'écrivain Jean-Claude Guillebaud publiée dans Sud Ouest dimanche 27 décembre, la députée PS a écrit une note de blog qui fait l'éloge du tweet.
Alors que son "ami de trente ans" fustige le tweet, "vil produit de la dictature de l'instant [...] méprisable parce que bref, volatile parce qu'irréfléchi", l'ancienne ministre lui trouve tout plein de qualités. Et se fend même d’un "Twittare humanum est"
Mais alors, pourquoi Michèle Delaunay aime-t-elle tant Twitter ?
Eh bien tout d’abord parce que la brieveté d’un tweet le rend semblable aux maximes. Citant des auteurs moralistes, elle écrit :
"Pensées, maximes et même proverbes, sont-ils de fait autre chose que des tweets qui ont réussi et traversé l’histoire ? Chamfort, Vauvenargues, Cioran, ont-ils jamais écrit autrement qu’en tweets ?
"
Deuxièmement, le tweet refuse le prolifique pour aller à l’essentiel. Il n’est donc pas irréfléchi, bien au contraire, selon l’élue de Gironde :
"Les bons tweets sont des panneaux indicateurs qui dirigent soit vers l’ « actu », soit sur le chemin de la réflexion ; qui conduisent à un lien; qui incitent à lire un texte, un article, qu’on aurait pas eu l’idée d’aller voir ou le temps de découvrir dans la profusion de ce qui est publié.
"
Enfin, Michèle Delaunay balaie les trolls d’un revers de la main pour chanter les louanges des échanges sur Twitter :
"Et, bien que ce soit l’exception, combien de liens n’aurais-je pas noués avec de drôles de gens, comme par exemple des journalistes, retweetant un de mes tweets comme on ferait un clin d’oeil et comme je le fais moi-même de leurs tweets quand il me font rire ou m’interpellent.
"
Bref, Michèle Delaunay, 68 ans, 27 700 abonnés et 32 300 tweets à son actif, "invite tout un chacun à rejoindre la ligue de défense du tweet". Allons, c’est encore un peu Noël.