Parmi les programmes des candidats à la primaire de la droite, il y a le pavé de mille pages de Bruno Le Maire. Il y a aussi les fascicules colorés de François Fillon, disponibles sur fillon2017.fr . Et figurez-vous que leur lecture n'est pas dénuée d'intérêt.
Outre la suppression des 35 heures, le rétablissement de la double-peine ou la fin des emplois aidés, une proposition a particulièrement retenu notre attention, après avoir été repérée par le journaliste du Monde Adrien Sénécat sur Twitter. Elle est nichée en page 6 du fascicule bleu denim consacré à la compétitivité.
[Edit 27 septembre : après la publication de l'article, la page en question a été supprimée du site de François Fillon]
Où il est question de supprimer la fameuse "taxe à 75%"imaginée par François Hollande pendant la campagne présidentielle de 2012 :
"Propositions : [...] Supprimer la taxe à 75% versée par les entreprises sur les salaires supérieurs à 1 M€ par an qui ne dégage pas un rendement significatif, qui incite des grands groupes à baser leurs équipes de direction générale hors de France et crée une publicité négative très forte au territoire français.
"
Grand seigneur, @FrancoisFillon
— Adrien Sénécat (@AdrienSnk) 26 septembre 2016
propose de supprimer la taxe à 75% (qui n'existe plus).https://t.co/Ug7YBOP3QKpic.twitter.com/lxiEZrOfOp
Baisser certaines charges pesant sur les entreprises : dans l'idée, voilà une promesse somme toute classique venant d'un candidat de droite. Ce qui est plus étonnant, c'est la mention de cette taxe à 75% sur les salaires supérieurs à un million d'euros par an. Car cette taxe n'existe tout simplement plus. Et cela ne date pas d'hier : sa suppression a été annoncée par Manuel Valls le 6 octobre 2014 pour une entrée en vigueur à compter du 1er janvier 2015 .
Un an et demi plus tard, François Fillon, qui s'enorgueillit régulièrement d'avoir le programme le plus charpenté des postulants à la primaire de la droite, n'est toujours pas au courant. Ballot. Cette suppression a pourtant été actée dans la loi de finances pour 2015 , sur laquelle le député de Paris a eu à se prononcer fin 2014, comme tous ses collègues parlementaires. Mais peut-être n'était-il alors pas très attentif à ce qui se passait dans l'hémicycle...