Manif anti-loi Travail : un CRS visé par un cocktail molotov, LR et FN s'insurgent

Publié à 19h22, le 15 septembre 2016 , Modifié à 20h10, le 15 septembre 2016

Manif anti-loi Travail : un CRS visé par un cocktail molotov, LR et FN s'insurgent
Images de CRS visés par un cocktail molotov, lors d'une manifestation anti-loi Travail à Paris, jeudi 15 septembre 2016 © Thomas SAMSON / AFP

L'image, violente, n'est pas sans en rappeler une autre. Au mois de mai, une voiture de police était incendiée et les agents qui l'occupaient attaqués par des casseurs, en marge d'un rassemblement contre les violences policières à Paris. La classe politique, le gouvernement tout particulièrement, s'en était grandement émue. Ce jeudi 15 septembre, nouveau jour de mobilisation contre la loi Travail, des débordements et affrontements ont encore une fois eu lieu à Paris.

En restera notamment cette image d'un CRS pris dans les flammes d'un cocktail molotov lancé par un casseur :

Quatre manifestants et quinze policiers ont été blessés dont deux présentant des brûlures (selon un décompte provisoire de la préfecture de police) et 62 personnes ont été arrêtées - dont deux pour violences sur agent de la force publique - avant et pendant la manifestation parisienne. 32 ont été placées en garde à vue. Un manifestant a été grièvement blessé à un œil, disant avoir reçu un projectile des forces de l’ordre, comme le rapporte BuzzFeed.

Alors que la loi El Khomri a officiellement été promulguée par François Hollande au mois d'août, ces manifestations ont moins mobilisé que celles d'avant l'été. 

Si le gouvernement n'a pas encore réagi officiellement, nombre de responsables de droite et d'extrême droite se sont indignés de ces événements et de cette prise à partie particulièrement violente d'un CRS, diffusant la fameuse photo. "Le gouvernement doit interdire les manifestations menaçant l'ordre public" (une idée qui avait provoqué un grand flou gouvernemental en juin), a tonné Alain Juppé, quand Jean-François Copé a appelé l'exécutif à ne "pas se soumettre à cette violence" et à "agir". Le sénateur sarkozyste Roger Karoutchi s'est quant à lui demandé si nous étions "toujours en état d'urgence" :

Porte-parole de la campagne de Nicolas Sarkozy pour la primaire, Éric Ciotti y a vu le "symbole d'une autorité abandonnée par le gouvernement", et moqué cette "France fraternelle" que François Hollande dit porter dans une interview dont des extraits ont été publiés ce jeudi :

Plus sobre, Nicolas Dupont-Aignan a commenté cette "image effroyable et insupportable" en apportant son "soutien au policier brûlé" et en affirmant : "Manifester, oui, mais dans le respect des forces de l'ordre."

Au FN aussi, l'image a fortement fait réagir. Le député RBM Gilbert Collard y est allé de son jeu de mots sur un "gouvernement de pistolets à eau pour éteindre l'incendie qui brûle nos institutions". Le numéro 2 du parti d'extrême droite, Florian Philippot, a considéré que les responsables de ces actes devaient "pourrir en prison", eux qui par-dessus le marché "discréditent la lutte nécessaire contre l'infâme loi Travail" :

Du côté du PS, le député Sébastien Pietrasanta a "dénoncé avec la plus grande vigueur les nouvelles violences contre forces de l'ordre" et "exprimé toute [sa] solidarité aux policiers blessés" :

[EDIT 20h]

Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur "salue le professionnalisme et le sang-froid des forces de l'ordre engagées pour assurer l'ordre public et protéger le droit de manifester". Bernard Cazeneuve adresse aux policiers et gendarmes blessés "son entier soutien et ses vœux de prompt et rapide rétablissement".

Beauvau condamne des "violences inacceptables" et assure que les individus interpellés, au nombre de 62, dont 32 ont été placés en garde à vue, "devront répondre de leurs actes devant la justice".

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