Manuel Valls au député UMP Pierre Lellouche : "Je t’emmerde !"

Publié à 18h38, le 04 février 2014 , Modifié à 11h19, le 05 février 2014

Manuel Valls au député UMP Pierre Lellouche : "Je t’emmerde !"
Manuel Valls et Pierre Lellouche (de dos), à Paris, en juin 2013 (photo MaxPPP)

MOTS-DOUX – La scène se déroule dans les couloirs de l’Assemblée nationale, mardi 4 février, en amont de la traditionnelle séance des Questions au gouvernement. Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, croise le député UMP de Paris et ancien ministre, Pierre Lellouche.

C’est le député UMP qui lance la conversation, et évoque l’interview accordée par Manuel Valls au JDD, ce dimanche 2 février, dans laquelle le ministre appelle à un "sursaut de la gauche", et se plaignait d'un climat politique comparable à "celui des "années 1930", appelant la "droite républicaine (...) à se démarquer clairement des mouvements qui n'acceptent pas la démocratie et les choix du Parlement".

C’est précisément cette référence aux années 30 qui agace Pierre Lellouche : 

Tu y es allé un peu fort dans ton interview, on n’est pas le 6 février 1934 !

La réponse de Manuel Valls est lapidaire : 

Je t’emmerde !

Et celle de Pierre Lellouche a été … tout aussi fleurie : 

La réciproque est vraie.

Je t’emmerde aussi. On n’est pas le 6 février 1934.

Quelques heures plus tard, Pierre Lellouche, confirmant l'échange, s’agace auprès du Lab :

Jamais en vingt ans de politique on ne m’a parlé avec une telle violence.

On ne parle pas comme ça à un député, à un ancien ministre ! 

Et assure sentir au sein du gouvernement un "raidissement idéologique inouï" :

Tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux sont des factieux, des fascistes, c’est intolérable.

Un autre député UMP, qui a assisté à l'échange, a confirmé l'intégralité de l'échange, parlant d'une "altercation virile", signe, selon lui "d’un mauvais climat politique".

L’entourage de Manuel Valls, contacté par le Lab ce mardi, n’a pas donné suite à nos appels, mails, textos et DM (mais on n’a pas tenté les pigeons voyageurs).

Antoine Bayet et Paul Larrouturou

 

Du rab sur le Lab

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