EN PASSANT - Entre le Secrétaire général adjoint de l'Elysée Emmanuel Macron et la sénatrice socialiste Marie-Noëlle Lienemann, le coeur de Manuel Valls semble ne pas trop balancer.
Invité du Supplément de Canal Plus, le ministre de l'Intérieur a marqué sa distance d'avec la sénatrice qui se revendique de l'aile gauche du Parti socialiste, volontiers critique de l'action du gouvernement.
Dernière sortie en date, Marie-Noëlle Lienemann avait notamment qualifié fin janvier la politique du gouvernement de "néo-libérale".
Or Emmanuel Macron, secrétaire général adjoint de l'Elysée et ancien banquier d'affaires, est présenté dans un portrait que lui consacre le Supplément comme l'un des instigateurs de ce "tournant".
D'où le portrait peu flatteur, en forme de loi générale, que la sénatrice en dresse sur Canal Plus :
Pour ma part, c'est une grave erreur de privilégier ce genre de collaborateurs. Ils font tous leur passage par la banque Rothschild, après, ils viennent dans la haute administration, puis repartent dans le privé.
Ces gens-là n'aiment pas la tradition française, ils n'aiment pas l'Etat. Si c'est pour se débarasser de la gauche, il vaut mieux des gens de droite !
La sortie ne fait pas sourire le ministre de l'Intérieur, sur le plateau de l'émission. Alors qu'on lui demande son avis sur Emmanuel Macron, "l'hémisphère droit de François Hollande" selon un journaliste du Monde dans le portrait, Manuel Valls répond :
Emmanuel est brillant, intelligent, il a un parcours original, il est attaché à ses terres du Nord et de la Picardie, il a une conscience sociale, il sait aussi ce qu'est le monde ouvrier.
Il faut aussi sortir parfois des caricatures que j'entendais il y a un instant dans la bouche d'une sénatrice qui est toujours là pour dire la même chose...
L'attaque, frontale, fait réagir les journalistes, qui lui disent alors : "elle est dans votre camp !" Manuel Valls rétorque :
Parfois j'en doute.
Le ministre de l'Intérieur conclut en assurant que François Hollande n'est pas sous l'influence du conseiller, qui se chercherait actuellement une circonscription pour 2017 selon le Nouvel Observateur :
Croire qu'on peut imposer des choix à François Hollande, c'est mal le connaître.