C'est une bien bonne journée qui commence pour le Front national, entre un bureau politique où doit être examiné le statut de président d'honneur du parti et l'examen en justice, au tribunal de Nanterre, de l'action de Jean-Marie Le Pen contre sa suspension du FN.
Malgré cet agenda chargé, Marine Le Pen va plutôt bien, merci pour elle. Invitée de LCI / Radio Classique ce vendredi 12 juin, la présidente frontiste fait comme si cette journée n'était pas décisive dans l'histoire du front, comme si le cas Jean-Marie Le Pen était déjà réglé, et par les instances du parti, et par les militants.
La cheffe frontiste, elle, semble déjà avoir tourné la page. Alors, les attaques lancées par son père , notamment sur Florian Philippot et la *très* forte influence que le vice-président du FN est censé avoir sur la présidente du FN, Marine Le Pen s'en moque royalement. Pire : elle considère qu'en lançant ce genre de piques, Jean-Marie Le Pen reprend les mots de… l'UMP. Elle dit :
"Il reprend là les arguments de l'UMP. C'est l'UMP qui développe cette petite théorie depuis des mois, sans manifestement d'ailleurs que les Français n'y accordent la moindre importance. Ce sont des arguments d'adversaires cela. […] C'est une manière de salir, c'est une manière de dévaloriser
"
Marine Le Pen considère que c'est lui qui, après tout, espérait sans doute la manipuler. Et que comme il n'y ait pas arrivé, il enrage. "Peut-être se venge-t-il de cette manière de la liberté qui est la mienne", ajoute-t-elle.
Cette remarque de Marine Le Pen sur Jean-Marie Le Pen qui reprend les arguments de feu l'UMP est à mettre en parallèle avec les attaques que se lancent le père et la fille depuis plusieurs semaines. Ce 12 juin, dans L'Opinion , on apprend par exemple que, d'après la cheffe frontiste, "Jean-Marie Le Pen avait fait les statuts du FN en les copiant sur ceux du Parti communiste". Et dans la famille Le Pen, être traité de communiste n'est pas franchement un compliment...
Du coup, on s'interroge. Qu'y a-t-il de pire pour le "Menhir" : être associé aux rouges ou à Les Républicains ? On imagine l'effroi du futur ex-président d'honneur du FN confronté à ce choix.