Marine Le Pen dément avoir reconnu le salaire fictif de son assistant pour le "régulariser"

Publié à 10h22, le 17 février 2017 , Modifié à 11h12, le 17 février 2017

Marine Le Pen dément avoir reconnu le salaire fictif de son assistant pour le "régulariser"
Marine Le Pen © MATTHIEU ALEXANDRE / AFP

Marine Le Pen a reconnu devant les enquêteurs de l'Olaf, organisme anti-fraude de l'UE, avoir salarié fictivement son garde du corps Thierry Légier comme assistant parlementaire pour "régulariser des salaires et charges" non réglés, selon un rapport de l'Olaf dévoilé jeudi 16 février par Mediapart et Marianne. Des informations que la présidente du FN dément, ce vendredi.

Sur France Bleu Besançon, la candidate à la présidentielle affirme :

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Je n'ai jamais reconnu quoique ce soit devant des enquêteurs que je n'ai jamais vus.

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Jeudi déjà, dans un communiqué, l'avocat de Marine Le Pen écrivait :

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Ma cliente n'a jamais 'reconnu avoir salarié fictivement' son assistant mais a fait procéder à une régularisation comptable. Elle n'a d'ailleurs jamais fait l'objet de la moindre audition de la part de l'OLAF.

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Selon ce rapport transmis en juillet au président du Parlement européen, qui évalue le préjudice financier de l'UE à 340.000 euros, l'eurodéputée d'extrême droite a pourtant "reconnu d'une part que les bulletins de salaire établis sur la période d'octobre à décembre 2011 pour un montant de 41.554 euros n'ont jamais été payés au bénéficiaire indiqué, Thierry Légier, et que d'autre part elle n'avait pas employé Thierry Légier pendant ces trois mois".

Marine Le Pen aurait ainsi voulu "obtenir du Parlement la régularisation de dépenses de salaires et charges antérieures qui n'avaient pas été payées par ce dernier", indiquent ces extraits. Thierry Légier "a travaillé quelques heures pendant quelques mois [...] dans le cadre de mes activités parlementaires", avait affirmé Marine Le Pen le 9 février sur France 2. Interrogée sur ces trois mois de contrat, elle aurait confirmé cette "régularisation".

Toujours selon ces extraits, "madame Le Pen a fait employer par le Parlement européen Mme Catherine Griset sur un poste d'assistante parlementaire accréditée à Bruxelles alors qu'elle était son assistante personnelle au siège de son parti en France depuis décembre 2010". Un assistant parlementaire accrédité doit être employé "sur l'un des trois lieux de travail" (Bruxelles, Strasbourg, Luxembourg) du Parlement européen, et est "tenu de résider" à proximité.

Le bureau de presse de l'Olaf a indiqué, concernant Thierry Légier, que "l'enquête a révélé que la députée a produit un contrat de travail purement fictif concernant l'un de ses assistants". Concernant Catherine Griset, elle ne fournissait "en réalité pas d'assistance directe dans les locaux du Parlement européen à sa députée comme requis par les règles en vigueur, mais vivait dans les environs de Paris et exerçait une activité auprès du parti", a-t-on indiqué de même source.

Le Parlement européen devait commencer mi-février à recouvrer effectivement les sommes versées pour Thierry Légier et Catherine Griset, en amputant de moitié la paye de Marine Le Pen. Le parquet de Paris a ouvert mi-décembre une information judiciaire pour abus de confiance et recel, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux et travail dissimulé.

Du rab sur le Lab

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