C'est l'un des sujets qui a précipité l'échec de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron : la sortie de l'euro auquel finalement personne – ou presque – n'a rien compris tant les cadres du Front national ont dit tout et son contraire à ce propos .
Une défaite à la présidentielle et un échec aux législatives plus tard, Marine Le Pen est plus tempérée sur l'euro. Exactement comme sur la sortie de l'Union européenne , la présidente du FN a modifié son discours sur la monnaie unique et ne parle plus, désormais, de sortie rapide. Attention : cela ne signifie pas qu'elle est plus claire pour autant, comme en témoigne ses mots lors de L'Émission politique, ce jeudi 19 octobre sur France 2.
Va-t-elle sortir de l'euro, lui demande Léa Salamé durant l'émission ? La président du FN répond :
"Nous allons voir.
"
Ah oui. Du coup, on ne sait pas trop.
La question qui suit du journaliste François Lenglet est pourtant simple : "Dans le mandat qui serait le vôtre, la France sortirait-elle de l'euro". "On va voir si monsieur Macron va réussir à obtenir que la Banque centrale européenne ne soit plus indépendante, qu'elle réponde donc aux injonctions des États et que la masse monétaire qui est créée par la Banque centrale européenne n'aille plus aux banques mais aux États. Si tout ceci se déroule, mais ce sera merveilleux", répond encore Marine Le Pen.
Puis elle ajoute :
"J'ai une vision pragmatique. Je n'ai pas une vision idéologique de la monnaie. Si l'euro était positif pour la France, après tout, je me contenterais de l'euro. Mais je considère que l'euro continue à être négatif pour la France.
"
Comme tout cela n'est pas forcément très compréhensible, le sujet revient sur la table en fin d'émission. Et une heure plus tard, Marine Le Pen n'a toujours pas une position claire sur le sujet. À nouveau interrogée, elle répond :
"Profondément, je pense que l'euro est néfaste, je l'ai dit. […] Il est néfaste pour notre économie, il est néfaste pour notre compétitivité, il est néfaste pour notre emploi. Mais j'ai entendu les Français. C'est mal ? On a eu une élection. Entendre ce que les Français disent quand ils disent qu'ils ne veulent pas sortir brutalement parce que ça leur fait peur, moi j'entends cela.
"
Une position qui ne pouvait pas convaincre Florian Philippot, désireux, lui, de sortir à tout prix de l'euro. Durant l'émission, il a tweeté ceci :
Sous chantage de la BCE, nous ne pourrons rien faire, même pas récupérer nos frontières, économiques comme migratoires. Soyons libres ! pic.twitter.com/eIZFfvSost
— Florian Philippot (@f_philippot) 19 octobre 2017
Un message adressé à vous-savez-qui. Du moins en partie.