Naufrage d'un navire de migrants à Lampedusa : Bernard Kouchner demande l'envoi de bateaux-hôpitaux

Publié à 13h16, le 05 octobre 2013 , Modifié à 13h22, le 05 octobre 2013

Naufrage d'un navire de migrants à Lampedusa : Bernard Kouchner demande l'envoi de bateaux-hôpitaux
Bernard Kouchner sur Europe 1 en 2012 (image Europe 1)

En 1979, Bernard Kouchner affrétait un navire-hôpital pour sauver les "boat people" vietnamiens fuyant leur pays par la mer. Ce 5 octobre, alors que le naufrage d'un bateau transportant des migrants originaires d'Afrique, au large de l'île de Lampedusa, pourrait faire quelque 300 morts, l'ancien ministre des Affaires étrangères en appelle de nouveau à l'envoi "d'ambulances de la mer" par les Européens.

Invité d'Europe 1, il s'emporte :

Il fut un temps où la population française s'indignait. (...) On se comporte comme des téléspectateurs qui se lamentent environ 2 minutes 50 en voyant les images horribles de ces pauvres gens qui meurent en mer. (...)

Tout me révolte mon vieux, tout me révolte !

Je pense qu’il y a une régression de la compassion, une régression de l’indignation, une espèce de lassitude devant la misère et le malheur des autres.

Faisant référence à l'opération "Un bateau pour le Vietnam" organisée en 1979, Bernard Koucher demande que des secours soient présents, en permanence, pour aider les migrants des mers :

Il suffit de quelques bateaux, on sait par où passent ces immigrants, on sait d’où ils viennent. (…)

Il faut mettre des ambulances de la mer, des bateaux-hôpitaux pour qu’ils ne meurent pas.

C’est très simple ! C’est pas cher !

Il faut que ce soit l’Europe. Evidemment l’Europe du nord ne fait rien quand c’est le sud qui est visé, et réciproquement.

L'ancien ministre dénonce le silence des pays de l'Union européenne et en appelle à la "conscience élémentaire" des chefs d'Etat:

Je n’entends pas les Européens, ceux qui sont responsables d’une surveillance depuis longtemps mise en marche qui s’appelle Frontex, et qui n’existe qu’à peine. Nous nous sommes 500 millions, 500 millions d’égoïstes, 28 pays !

Le confondateur de Médecins sans frontières estime enfin que, "si on ne peut pas accueillir toute la misère du monde", on ne peut pas "la laisser mourir devant nous" :

Il y a de la place en Europe. Je sais qu’il y a la crise, je sais que cela tempère les passions, enfin ça les exacerbe, mais cette compassion n’existe plus assez, ça me lamente. Vraiment, il y a de la place pour beaucoup de monde dans l’Europe des 28.

Du rab sur le Lab

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