NDDL : Cormand (EELV) conteste le résultat du référendum... qu'il aurait accepté s'il avait été inverse

Publié à 11h02, le 27 juin 2016 , Modifié à 11h06, le 27 juin 2016

NDDL : Cormand (EELV) conteste le résultat du référendum... qu'il aurait accepté s'il avait été inverse
David Cormand © AFP

GÉOMÉTRIE VARIABLE - Les responsables politiques, en particulier écologistes, opposés au projet d'aéroport de Notre-Dame-Des-Landes, avaient prévenu dès le départ : le "périmètre" du référendum local, limité au département de la Loire-Atlantique et non, comme ils le souhaitaient, aux deux régions Bretagne et Pays-de-la-Loire, truquait par avance les résultats. Dans ces conditions, estimaient-ils, le "oui" ne pouvait que l'emporter, mais cela serait illégitime. Ils maintiennent cet argumentaire, lundi 27 juin, au lendemain de la victoire du "oui", à 55,17% des voix exprimées, lors de la consultation organisée dimanche. Quitte à développer un discours qui peut paraître *surprenant* sur le respect d'un vote démocratique.

Ainsi David Cormand, nouveau patron d'EELV, dit-il d'abord sur France Info : "C'est une défaite aujourd'hui qui est difficile à encaisser, d'abord parce que tout ça avait été organisé en amont sur un périmètre spécifique mais bon bref, je vais pas revenir là-dessus, ces arguments-là, ils sont connus." Il ajoute :

 

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Si le 'non' l'avait emporté, je pense que ça clôturait le débat mais le fait que le 'oui' l'ait emporté ne résout pas la question parce qu'il reste le problème des recours juridiques, et puis il reste cette contradiction fondamentale entre la Cop21 à laquelle s'est engagée la France et ce projet.

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Le résultat du vote n'est donc pas légitime puisqu'il ne correspond pas à sa position personnelle. Alors que dans le cas inverse, il n'aurait pas contesté la décision des urnes. Ou la démocratie quand ça nous arrange pour les nuls.

David Cormand estime en réalité que si le corps électoral avait été élargi comme les écologistes le réclamaient, le résultat aurait pu être différent. Cela aurait déjoué tous les pronostics et aurait donc été le signe, dans sa logique, d'un message incontestable. Mais le vote étant selon lui biaisé par le choix du gouvernement de ne faire voter que les électeurs de Loire-Atlantique, il lui paraît normal de "continuer à s'opposer à ce projet". Pourquoi ? "Parce qu'il est contraire à l'intérêt collectif et l'intérêt collectif, il dépasse les frontières de la Loire-Atlantique." Il martèle :

 

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La conception de la démocratie, c'est que quand il y a un projet d'aménagement qui est présenté comme un aéroport international du Grand-Ouest, financé par deux régions (Bretagne et Pays-de-la-Loire) et également par l'État, et qu'on organise un vote uniquement sur un département, il y a une question...

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Il n'en demeure pas moins qu'il disqualifie un vote auquel il se serait pourtant très volontiers soumis si seulement il avait été dans son sens.

Cécile Duflot, de son côté, a elle aussi reconnu sur France Inter une "défaite pour l'écologie" tout en soulignant cette question du corps électoral. La députée EELV a encore affirmé qu'elle continuerait à "soutenir" les opposants au transfert de l'aéroport de Nantes vers celui de Notre-Dame-Des-Landes.

L'exécutif avait annoncé que si le "non" l'emportait, le projet serait "abandonné" mais que si le "oui" sortait vainqueur, les travaux de construction commenceraient "à l'automne". Sur RTL ce lundi, la ministre de l'Environnement Ségolène Royal a donc confirmé que "les discussions entre le Premier ministre [Manuel Valls, ndlr] et le ministre de l'Intérieur [Bernard Cazeneuve] ont commencé pour savoir comment ils allaient procéder". Et de conclure :

 

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Ce problème a duré beaucoup trop longtemps, [il y a eu] trop de tensions, trop de violence, trop d'obstination de part et d'autre. Il y a eu une consultation démocratique, maintenant la procédure doit se poursuivre.

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