Notre éditorialiste Olivier Duhamel répond à un texte de David Abiker sur L'Express.fr expliquant à quel point la France est devenue insupportable
La France ne va pas que mal
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Reprenons les principaux arguments de David Abiker pour justifier ce propos terrible (dont il précise drôlement qu'il "n'aurait pas osé le dire sur Europe 1 " mais peut le faire "dans cette intimité" du Web):
La France est devenue un pays détestable
-"La préférence institutionnalisée pour le chômage". Tout n'est pas faux dans le propos. Il ne s'agit cependant pas d'une spécificité française. Notre taux de chômage est pratiquement le même que celui de l'Union européenne dans son ensemble (10,7%). Grosso modo, la moitié de l'Europe fait mieux, et la moitié moins bien.
- "L'incapacité à intégrer les étrangers". Voilà qui est, à nouveau, très vite dit. La France pratique plus de naturalisations qu'en Europe dans son ensemble. Deux fois plus, par exemple, qu'en Italie ou en Allemagne. Les mariages mixtes (entre Français et étranger) ont doublé en 20 ans. On en décompte environ 30 000 par an, 12% des mariages.
- "Le cynisme". Plus du quart des Français exercent des activités bénévoles. Dix ou quinze points de plus qu'au Portugal, en Espagne, en Pologne, en Irlande, etc, et…en Belgique.
- "La pire des réputations touristiques". Admettons ce lieu commun. Mais qu'importe la réputation, quand même très superficielle, puisque la France est restée en 2011 la première destination touristique mondiale, et a battu son propre record en accueillant 81,4 millions de touristes.
Et l'on pourrait continuer avec la qualité de nombre des services publics, la démographie très favorable, de belles réussites technologiques et entrepreneuriales, la médaille d'argent des investissements étrangers en Europe, un cinéma florissant…
Un optimisme béat serait ridicule. De là à ne pas voir en quoi la France reste aimable...