Jeunes populaires : l'autre élection qui divise l'UMP

Publié à 18h35, le 18 décembre 2012 , Modifié à 18h35, le 18 décembre 2012

Jeunes populaires : l'autre élection qui divise l'UMP
Benjamin Lancar en mars 2012. (Maxppp - Thomas Padilla)

A l'UMP, il y a eu le bras de fer entre Jean-François Copé et François Fillon. Un pataquès qui semble proche de la sortie de crise. Mais une autre élection pose encore problème : celle du président des Jeunes populaires.

Benjamin Lancar, président du mouvement des jeunes de l'UMP jusqu'en août dernier a accepté de prolonger sa présidence en attente d'une succession. Mais, du fait du chaos de la rue de Vaugirard, cette élection n'a pas encore de calendrier.

Selon nos informations, c'est une direction collégiale qui pourrait prendre la succession de celui qui a été fraîchement admis à l'ENA, avec une composition paritaire entre copéistes et fillonistes.

Mais tout le monde ne partage pas ce souhait. Filloniste convaincu, Mickaël Camilleri, délégué national des jeunes populaires, en charge de la formation et du maillage territorial, proche de Laurent Wauquiez, estime que "le plus tôt est le mieux pour faire une élection". Il craint que le mouvement soit "bloqué pendant un an" dans le cas contraire :

Il y a un besoin de leadership, là on se regarde le nombril depuis juillet. Ca me préoccupe. Le local s'est pris en main, mais le national est en état de mort clinique.

Autre filloniste, Aurore Bergé préfère quant à elle attendre une nouvelle élection chez les aînés. Avec une idée en tête :

Que le nouveau président de l'UMP puisse s'appuyer sur un président des Jeunes populaires qui le soutienne à fond.

Pour Camille Bedin, copéiste, la priorité est ailleurs. Elle indique que le plus important "ce sont les élections anticipités en septembre prochain" (à la présidence de l'UMP, ndlr). Et la secrétaire nationale de l'UMP à l'égalité des chances se fixe un objectif :

On a les élections municipales, c'est mon seul combat pour l'année 2013. D'ailleurs, je me présente dans ma ville de Nanterre.

Contrairement à Mickaël Camilleri, Camille Bedin ne voit pas comme un danger une absence de président des jeunes populaires dans les prochains mois. Si le premier parle de "vacance du pouvoir", la seconde tempère en expliquant que le bureau national existe et qu'il peut présider le mouvement.

"Ca changera rien s'il n'y a pas de président", lance-t-elle. Selon Camille Bedin, "il y a déjà d'une certaine manière une direction collégiale, avec une vingtaine de délégués nationaux". "Il existe un réseau de responsables départementaux jeunes formidables, qui se bougent, on peut très bien fonctionner dans l'état actuel", précise-t-elle.

Sur ce point, Camille Bedin est en accord avec Aurore Bergé. Proche de Valérie Pécresse, cette dernière explique que le bureau national est souverain et que l'hypothèse d'une direction collégiale, issue de cette instance, est "tout à fait plausible" :

Si le bureau national des Jeunes populaires intervient, ca sera dans le même sens que l'UMP.

Une manière de justifier une future présidence collégiale, avec des soutiens de Jean-François Copé et François Fillon.

Mais pour la suite, aucun d'entre eux ne souhaitent encore afficher une ambition pour la présidence du mouvement. Des deux côtés, on craint que les deux ténors du parti veuillent imposer une personne de confiance. Camille Bedin avoue "redouter que les jeunes souhaitent imiter ce qu'il se passe chez les ainés", et génerer une rupture semblable.

Pour le moment, aucune date n'est fixée pour la prochaine réunion du bureau national et les 18.000 adhérents des jeunes populaires devront attendre que la sortie de crises chez les aînés soit achevée. 

Du rab sur le Lab

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