Comme pour tout bonne polémique, en voici l'épisode 2. Samedi 16 septembre dans On n'est pas couché sur France 2, l'écrivaine/chroniqueuse Christine Angot s'en est vertement pris à Alexis Corbière, député LFI de Seine-Saint-Denis. Elle lui reprochait alors le fait que sa camarade Farida Amrani, candidate aux législatives dans l'Essonne, n'ait "rien dit" lorsque le polémiste Dieudonné avait appelé à voter pour elle au second tour face à Manuel Valls. Et l'intéressée répond donc via ses comptes sur les réseaux sociaux, ce dimanche.
Dans un post Facebook également diffusé sur Twitter, Farida Amrani commence par un petit tacle glissé, rappelant que "l’engagement [de Christine Angot] au côté de François Hollande et de Manuel Valls n’est plus à démontrer" - référence notamment à ceci ou encore ceci. Elle s'attache ensuite, à raison, à contredire l'affirmation de la romancière selon laquelle Dieudonné se serait "désisté" en sa faveur pour le second tour, ce qui n'aurait été possible que s'il s'était qualifié après le premier tour :
"Monsieur M'Bala M'Bala a obtenu 3,8% des suffrages exprimés et n'a donc pas pu se maintenir au second tour. Contrairement à ce que vous avez affirmé à plusieurs reprises, il ne s’est donc jamais désisté en ma faveur car cela est tout simplement impossible. Je vous avoue mon étonnement. Vous êtes une écrivaine et de surcroît juriste de formation, et savez donc l’importance de bien choisir ses mots lorsqu’on s’exprime en public sur des sujets aussi délicats. En période électorale, le désistement renvoie au renoncement à se présenter devant la souveraineté populaire. Dans notre cas, les habitants de notre circonscription ont jugé bon de porter ma candidature au second tour face à l’ancien Premier ministre et non celle de monsieur M’Bala M’Bala.
"
Sur le fond de l'attaque de Christine Angot et les accusations de n'avoir "rien dit" lorsque Dieudonné a appelé à voter pour elle, Farida Amrani rétorque :
"Les voix des électeurs n'appartiennent à personne, ils votent en conscience et sont libres de se reporter ou pas sur tel ou tel candidat. Je n'ai pas à m'exprimer sur le choix des électeurs. Hors de question pour moi d'alimenter la machine médiatique, les habitants de la 1ère circonscription de l'Essonne ont toujours refusé ce cirque médiatique au détriment de leurs attentes concrètes.
"
Provocatrice, elle ajoute :
"D'ailleurs, étiez vous dans l'isoloir pour vérifier que les électeurs de monsieur M'bala M'bala ne se sont pas reportés sur la candidature de monsieur Valls ?
"
Dans la foulée, l'ex-candidate insoumise accuse la romancière de céder aux "fake news" et d'être en cela "dans la continuité" de Vanessa Burggraf, sa prédécesseure à ce poste, qui avait fait polémique pour des propos erronnés sur la "réforme de l'orthographe" prétendument mise en oeuvre par Najat Vallaud-Belkacem. Farida Amrani rappelle enfin que ce sujet avait déjà été évoqué par Christine Angot dans une interview de Manuel Valls pour Libération fin juin (juste après les législatives), l'écrivaine s'interrogeant alors sur la "complaisance" de la candidate insoumise et de sa formation politique envers l'antisémitisme notoire de Dieudonné. Elle conclut donc aujourd'hui :
"Votre acharnement à mon encontre ne date pas d'hier soir. Pourquoi cet acharnement contre ma personne, sur un sujet que manifestement vous connaissez peu, sans avoir cherché une seule fois à me contacter pour mieux connaître les tenants et les aboutissants de cette élection, toujours suspendue à notre recours au Conseil Constitutionnel ? [voir ici, ndlr]
"
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