Penelope Gate : les sarkozystes Muselier et Huyghe passent à l'attaque contre François Fillon

Publié à 12h53, le 02 février 2017 , Modifié à 13h30, le 02 février 2017

Penelope Gate : les sarkozystes Muselier et Huyghe passent à l'attaque contre François Fillon
François Fillon sentant le vent tourner © JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Les langues se sont publiquement déliées, mercredi 1er février. Le député sarkozyste Georges Fenech a lancé les hostilités en appelant au remplacement de François Fillon pour la présidentielle, le candidat étant au cœur du scandale des emplois fictifs présumés de son épouse. Appelant Alain Juppé à se considérer comme un recours, son collègue Philippe Gosselin lui avait emboîté le pas. Et ce jeudi, la charge se poursuit de la part de deux autres élus qui soutenaient Nicolas Sarkozy : l'eurodéputé Renaud Muselier et le député Sébastien Huyghe.

Le premier défouraille contre François Fillon dans une interview à France Bleu Provence. Il explique que le vainqueur de la primaire ne peut tout simplement plus être candidat à la présidentielle avec cette affaire sur le dos :

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Le problème c’est qu’aujourd’hui son crédit est complètement annihilé. Il n’a plus la capacité de défendre son projet, il n’a plus la capacité de défendre notre famille politique. Il est obligé de se défendre toute la journée lui. On est à moins de trois mois de l’élection présidentielle, et on voit bien que la campagne ne tourne qu’autour du problème de Penelope Fillon. Ce n’est pas concevable pour la suite.



[...] Ce n’est pas forcément illégal, mais sur le plan de la morale, c’est naturellement condamné par les Français. Pour quelqu’un qui combat le système, il se retrouve dans la position de quelqu’un qui en a abusé. Tout cela est condamnable sur le plan moral.

"

Et d'ajouter : "On va être très vite fixé, si dans la semaine, l’affaire ne se clôture pas, ce qui m’étonnerait, il faudra que notre famille politique prenne une décision importante."

De son côté, Sébastien Huyghe (qui fut porte-parole de LR du temps de la présidence Sarkozy) a réclamé, sur Twitter, la tenue en urgence d'un bureau politique du parti, soit la réunion de tous les principaux cadres. Il n'en précise pas la motivation mais, vu le contexte, il ne peut être question que d'une chose :

En réponse à Gilles Boyer, ex-directeur de campagne d'Alain Juppé, qui lui demandait de préciser sa pensée, Sébastien Huyghe a ensuite argumenté : 

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L'instance politique prévue par les statuts des Républicains doit prendre une position officielle dans la crise que nous vivons.

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Une demande également formulée par une autre élue sarkozyste, Valérie Debord, mais pas exactement dans les mêmes termes. Sur France Bleu Sud Lorraine, elle répète d'abord qu'il est "hors de question de ne pas soutenir François Fillon" puis explique : "Je ne souhaite pas qu'il y ait des prises de paroles impromptues. Il y a une instance dans notre parti politique qui est statutairement élue : c'est le bureau politique. Chacun doit pouvoir s'y exprimer." Cette réunion vise dans son esprit à "éviter une déperdition de parole, pour faire en sorte que notre famille politique soit clairement rassemblée".

Voilà qui devrait ravir François Fillon qui, mercredi, avait demandé aux parlementaires de droite d'être "solidaires" et de "tenir" encore "quinze jours", le temps que l'enquête se termine. Visiblement, ils sont quelques uns à ne pas y être disposés.

Dans l'après-midi de mercredi, le candidat avait également répété qu'il irait "jusqu'au bout" de sa campagne, affirmant :

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Je serai candidat à cette présidentielle.

"

Sauf si ses propres troupes l'en empêchent... 



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