Pierre Mazeaud : "Copé est devenu le cousin germain du Front national"

Publié à 19h43, le 07 août 2013 , Modifié à 10h31, le 23 août 2013

Pierre Mazeaud : "Copé est devenu le cousin germain du Front national"
Capture France24.

C'est une figure de la droite qui parle. Pour Pierre Mazeaud, ancien président du Conseil constitutionnel, qui se livre dans le Point du 8 août, "Copé est devenu le cousin germain du Front national". 

Une déclaration qui fait écho à des propos énoncés par Marion Maréchal-Le Pen, dans les colonnes du Monde, en avril 2013, qui expliquait constater, dans sa fédération, "des affinités avec la tendance copéiste de l'UMP".  

Pour le gaulliste, "la bataille entre Fillon et Copé a laissé beaucoup de traces". Et il ne voit guère qu'un sauveur, l'actuel maire de Bordeaux : 

Alain Juppé, même si je n'ai pas toujours été d'accord avec lui, peut sauver la droite. Si ce n'est pas lui, François Fillon garde une bonne image auprès des Français et pourrait faire un bon candidat. Il est considéré comme un type honnête, ça compte.

Il critique également une position défendue par une partie de la droite : pour lui, de retour aux affaires, la droite ne pourra pas revenir sur le mariage des homosexuels. 

Les cons de droite qui disent qu'ils le supprimeront mentent. Il n'y a pas de rétroactivité possible. 

Par ailleurs, sa relation avec Nicolas Sarkozy est terminée. Pierre Mazeaud raconte l'histoire de sa venue à l'Elysée, alors que le président de la République affichait son envie de supprimer le juge d'instruction. Lui était venu défendre sa position, pour le maintien de ce magistrat. 

Mais la décision de Nicolas Sarkozy était prise, et il lui a dit : "Si je t'ai fait venir, Pierre, c'est pour nous permettre de fumer un cigare et de t'offrir un verre de whisky", raconte l'ex-vice président de l'Assemblée nationale. 

Résutat, "après ce rendez-vous, pour moi, Sarkozy, c'était fini", tranche Pierre Mazeaud. 

BONUS-TRACK : 

Celui qui a soutenu Jacques Chirac en 1995 livre aussi une histoire où il était à deux doigts d'en venir aux mains avec le président de la République de l'époque."C'était au moment du débat interne sur la dissolution", commence-t-il. "Notre entretien a été terrible". 

Il m'a expliqué que Tony Blair allait être élu en Angleterre, qu'on n'arriverait pas à tenir les 3% de déficit et que, selon les Renseignements généraux, la droite, en dissolvant l'Assemblée tout de suite, pourrait sauver 30 sièges, donc la majorité. 

Je lui ai rétorqué que c'était une folie et qu'il ne pouvait faire ça. Il a persisté. Je l'ai alors attrapé par le col, derrière son bureau, et je l'ai menacé :"si tu fais ça, je te mets mon poing dans la gueule !". Je ne l'ai pas fait, il a dissout.

Edit, 23 août: Précisions sur la date de la déclaration de Marion Maréchal Le Pen au Monde, et ajout de la précision sur la portée locale des affinités.

Du rab sur le Lab

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