Pour Christian Paul, Manuel Valls est "un danger" pour la réélection de François Hollande en 2017

Publié à 10h36, le 16 juin 2015 , Modifié à 10h36, le 16 juin 2015

Pour Christian Paul, Manuel Valls est "un danger" pour la réélection de François Hollande en 2017
Le plus gros défaut de François Hollande, selon Christian Paul. © RICHARD BOUHET / AFP

LE BOULET – Quel est le plus gros défaut de François Hollande, celui qui pourrait lui faire perdre la présidentielle de 2017 et échouer à sa réélection ? Bah, Manuel Valls, pardi. C’est en tout cas l’avis du frondeur Christian Paul, remonté contre le nouveau recours du gouvernement au 49-3 sur la loi Macron.

Pour le député PS de la Nièvre, opposant à Jean-Christophe Cambadélis au congrès du PS, "le Premier ministre s’éloigne de la gauche". Et, de fait, "il met en danger la réélection de François Hollande en 2017", insiste Christian Paul, invité ce mardi 16 juin de la matinale de LCI et Radio Classique.

Ce qui provoque le courroux de Christian Paul : la méthode Valls. Il développe :

"

Manuel Valls met en danger la réélection de François Hollande en 2017 avec la méthode qu’il emploie, une méthode de passage en force et en distillant en deuxième lecture des mesures supplémentaires qui s’éloignent de la gauche.

"

De son expérience de parlementaire, il n’a jamais connu ça dans sa propre majorité. Ainsi prend-il Lionel Jospin et Jean-Marc Ayrault en exemple pour dénoncer la brutalité de Manuel Valls avec ses troupes :

"

Lionel Jospin et Jean-Marc Ayrault n’ont jamais eu besoin du 49-3. Depuis un an, il y a des tensions. Cherchez l’erreur. Il y a un problème avec la méthode du Premier ministre qui n’a pas passé une heure à rechercher le dialogue avec sa majorité.

"

"Il a eu probablement ces derniers jours et ces dernières semaines d'autres occupations que de rechercher un dialogue sincère et loyal avec sa majorité", ajoute-t-il dans une référence à peine voilée à l’escapade polémique de Manuel Valls à Berlin pour la finale de la Ligue des champions… pardon, pour rencontrer le président de l’UEFA Michel Platini.

Dans son viseur également, Jean-Christophe Cambadélis, qui, nouveau patron du PS, devait faire le lien entre le gouvernement et le Parlement. Lors du congrès de Poitiers, Christian Paul espérait que le Premier secrétaire de Solférino réunisse les principaux acteurs de la majorité sur la loi Macron pour trouver un terrain d’entente. Et de déplorer aujourd’hui l’absence de compromis trouvé par "Camba" :

"

Je ne vais pas ce matin porter de jugement sur Jean-Christophe Cambadélis qui a passé une semaine aux abonnés absents à propos de la loi Macron alors qu’on se retrouve à nouveau dans une crise politique. Et je voudrais qu’on mesure bien les conséquences de cette crise politique. Le PS, une semaine après son congrès, a perdu une occasion importante de jouer simplement son rôle, d’être un réducteur de tension au sein de la majorité.

"

Des tensions toujours plus présentes et cristallisées par l’arme atomique du 49-3.

Du rab sur le Lab

PlusPlus