Il y a des mots et il y a un contexte. Traiter de "terroristes de la pensée" des adversaires politiques, onze jours après les attentats de Paris et de Saint-Denis, est au moins osé sinon carrément maladroit. C'est pourtant ce que fait Christophe Castaner, tête de liste PS pour les régionales en Provence-Alpes-Cote d'Azur.
Invité de RMC ce mardi 24 novembre, l'élu socialiste s'en prend au camp FN, et notamment à son adversaire des régionales Marion Maréchal-Le Pen. S'alarmant du niveau du Front national dans les sondages pré-scrutin , il dit :
"Aujourd'hui les candidats du Front national sont des terroristes de la pensée. Quand Marion Maréchal-Le Pen se permet d'opposer les catholiques aux musulmans comme son grand-père l'avait fait avec les juifs par exemple, ils font le jeu des terroristes.
"
Ni plus. Ni moins. À noter que Christophe Castaner fait référence aux propos de Marion Maréchal-Le Pen. Le 20 novembre, dans le journal Présent, la députée FN du Var expliquait que les musulmans "ne peuvent avoir exactement le même rang" que les catholiques en France . Peu après, l'élue frontiste a expliqué à plusieurs reprises qu'elle ne voulait pas "faire une hiérarchie entre les personnes, en l'occurrence les musulmans et les catholiques".
Face au FN, Christophe Castaner appelle donc le peuple de gauche à se mobiliser pour contrer cette poussée du parti d'extrême droite. "Aujourd'hui, [ce peuple de gauche] n'a pas envie d'aller voter mais je sens que les choses bougent. Les choses bougent parce qu'ils ont peur", ajoute le candidat PS. Et dire que les candidats FN font le jeu des terroristes n'est pas pour rassurer les électeurs de gauche.
Vendredi 20 novembre, Éric Coquerel avait usé d'une formule assez semblable . En conférence de presse, le candidat du Parti de gauche à Paris avait estimé que "le FN est l'allié objectif des terroristes". "Ce sont des traîtres à la patrie !", avait-il ajouté.