Pour Jean-François Copé, le non-cumul des mandats est "une folie dictée par la bien-pensance"

Publié à 15h35, le 02 janvier 2017 , Modifié à 15h39, le 02 janvier 2017

Pour Jean-François Copé, le non-cumul des mandats est "une folie dictée par la bien-pensance"
Jean-François Copé © AFP

BIEN-PENSANCE PARTOUT - 2017 est là et le non-cumul des mandats avec. Tout comme les pro-cumul qui, à l'approche des législatives et de la première application de cette loi voulue par François Hollande, ne désarment pas pour revenir, au moins temporairement, sur cette mesure. Ces résistants à multiples casquettes sont nombreux, notamment dans le camp de François Fillon, un candidat qui a pourtant promis qu'il ne toucherait pas au non-cumul.

En tant qu'ancien candidat à la primaire et cadre de Les Républicains, et en dépit des inimitiés du passé, Jean-François Copé soutient l'ancien Premier ministre pour la présidentielle. Mais il ne veut pas voir advenir cette interdiction de cumuler un mandat de parlementaire et un mandat exécutif local. Quitte, dans son cheminement et son argumentaire, à expliquer que le champion de la droite est un "bien-pensant".

Ainsi le député-maire de Meaux présente-t-il le non-cumul comme suit, auprès de Libération dimanche 1er janvier :

 

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Une folie dictée par la bien-pensance.

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Si l'on imagine qu'il vise prioritairement le gouvernement socialiste qui a fait voter cette loi, Jean-François Copé s'en prend donc tout de même à la "folie" et à la "bien-pensance" d'un François Fillon qui ne la remettra pas en cause. Ce dernier appréciera sûrement. Fin décembre déjà, "JFC" faisait valoir qu'il fallait ré-autoriser le cumul au nom de "la gestion psychologique de la future majorité".

Mais le dernier homme de la primaire de la droite est très loin d'être esseulé dans son camp sur ce sujet. La *fronde* des parlementaires LR cumulards est bien lancée, décidés qu'ils sont à faire évoluer la position du candidat. Une réunion est prévue entre le candidat et les députés de droite le 10 janvier, au cours de laquelle les protestataires devraient tenter d'en remettre une couche.

Daniel Fasquelle fait partie des plus motivés dans ce combat. À Libération, il explique qu'il serait "incompréhensible" que la droite revenue au pouvoir n'abroge pas cette loi "stupide". Il ajoute :

 

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Nous sommes tous d’accord pour dire qu’interdire aux maires d’être parlementaires, c’est affaiblir l’Assemblée et porter un coup fatal au Sénat, la chambre qui représente les collectivités territoriales. On ne peut pas laisser faire ça.

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Cette volonté découle d'un certain sens des priorités. Car le futur président de la République sera élu le 6 mai et n'aurait que quelques semaines pour abroger le texte sur le non-cumul, qui s'appliquera pour les législatives des 11 et 18 juin. Ce qui ferait de ce retour du cumul l'une des toutes premières décisions du chef de l'État nouvellement élu. La symbolique du geste serait donc grande, d'autant plus qu'une écrasante majorité de Français sont opposés au cumul des mandats (entre 75 et 90%).



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