Pour le député UMP Philippe Meunier, en Syrie, mieux vaut Bachar al-Assad que les islamistes

Publié à 16h37, le 23 août 2013 , Modifié à 16h37, le 23 août 2013

Pour le député UMP Philippe Meunier, en Syrie, mieux vaut Bachar al-Assad que les islamistes
Philippe Meunier, le 19 octobre 2011, lors de la conférence de presse de lancement de la pétition contre le droit de vote des étrangers organisée par la droite populaire. (MaxPPP)

Iconoclaste et volontiers provocateur dans son camp, le député Philippe Meunier a une position singulière à l’UMP sur la Syrie. Pour lui, mieux vaut "avoir Bachar al-Assad" que "les islamistes" au pouvoir à Damas. Son argument : le président syrien "respecte les minorités".

Ainsi explique-t-il, dans une interview à Lyon Capitale, datée du 22 août :

Bachar el-Assad, même si c’est un dictateur, a au moins le mérite de respecter les minorités, ce qui n’est pas le cas des islamistes qui veulent imposer leur ordre et la charia. À partir de là, je considère que pour les Syriens il faut mieux avoir Bachar al-Assad comme président plutôt que des islamistes au pouvoir.

L’argument du respect des minorités a auparavant été avancé par la députée FN, Marion Maréchal-Le Pen. Un argumentaire que la nièce de Marine Le Pen développait en mars sur BFM TV :

On va faire tomber un régime qui est, certes, éminemment critiquable, probablement abjecte sur beaucoup de choses, mais qui avait deux mérites.

Le premier était de préserver relativement le droit des femmes. Le second était de faire cohabiter pacifiquement des minorités qui demain vont se faire massacrer.

Et si Philippe Meunier assure être conscient qu’il ne faut pas "laisser gérer Bachar al-Assad ses affaires comme il l’entend", il refuse les critiques qui lui rappellent la proximité de son raisonnement avec celui de l’élue d’extrême-droite. Et affirme haut et fort son indépendance. 

"Avez-vous conscience qu’en France il n’y a guère que le FN qui est sur votre ligne ?" lui demande Lyon Capitale. "Je ne connais pas le Front national", répond alors l’élu lyonnais :

Ce que fait le Front national ne m’intéresse pas.

Quand je vous parle de la Syrie qui manifeste dans les rues, je ne vous parle pas de Marine Le Pen. Quand Jacques Chirac a fait entendre sa voix à l’Onu concernant le conflit en Irak, Jean-Marie Le Pen était aussi d’accord avec Jacques Chirac. Est-ce que l’on a dit que Jacques Chirac était lepéniste ?

Moi, je forge mes convictions non pas en fonction de ce que pensent les uns ou les autres, mais par rapport à mes propres pensées.

Et alors qu’Alain Juppé en a appelé, ce vendredi 23 août, au droit d’ingérence et à une intervention en Syrie, avec ou sans l’aval de l’ONU, Philippe Meunier préfère quant à lui s’en remettre à la position de la Russie, soutien du régime syrien qui juge "inacceptables" les appels à la force.

Je pense que la Russie a la meilleure solution au niveau international sur ce dossier-là. Elle veut obliger Bachar al-Assad à modifier sa gouvernance et son régime politique en le poussant à évoluer. C’est la meilleure solution possible pour les Syriens et le respect des minorités.

Du rab sur le Lab

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