Pour Najat Vallaud-Belkacem, les médias ont "peut-être une question à se poser" sur leur façon d'informer

Publié à 12h54, le 22 décembre 2013 , Modifié à 12h59, le 22 décembre 2013

Pour Najat Vallaud-Belkacem, les médias ont "peut-être une question à se poser" sur leur façon d'informer
Najat Vallaud-Belkacem sur Europe 1, le 22 décembre 2013 (Capture d'écran i>Télé)

Y'A PAS QUE NOUS - Bon, d'accord, tout n'est pas parfait dans la communication du gouvernement. Mais les médias aussi doivent prendre leur part de responsabilités, estime - en substance - la porte-parole du gouvernement et ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem.

Invitée du Grand Rendez-Vous d'Europe 1-i>Télé-Le Monde, Najat Vallaud-Belkacem a ainsi estimé que si la politique du gouvernement est bonne, la communication laisse à désirer.

Les citoyens, imperméables aux messages du gouvernement ? Oui, estime la ministre, et ce pour trois raisons :

1 - La défiance envers les responsables politiques

Les Français ont perdu confiance en leurs responsables politiques depuis longtemps - le phénomène a d'ailleurs depuis des années trouvé place dans les manuels de Sciences politiques. La faute aux promesses non tenues (par les prédécesseurs de la majorité actuelle), explique Najat Vallaud-Belkacem :

La politique est bonne. Mais l'état d'esprit des Français, le niveau de défiance des Français à l'égard des pouvoirs publics a atteint des sommets, vous pouvez tous le constater et il doit nous inquiéter.

Mon analyse à moi c'est que depuis que la crise a eclaté en 2008, on leur a fait pendant longtemps des promesses qui n'ont pas été suivies d'effet.

2 - Le mea culpa de la communication gouvernementale

"Il est possible" de faire davantage au gouvernement pour axer la communication sur "l'essentiel", estime encore la porte-parole d'un gouvernement au sein duquel les reproches de "jouer trop perso" fusent :

Il y a aussi une part de difficultés dans le tourbilllon médiatique pour les Français à saisir les informations pertinentes, utiles, prioritaires.

Et c'est vrai que beaucoup des messages sont soit inaudibles, soit caricaturés, ce qui n'aide pas à la compréhension des Français.

Le gouvernement peut sans doute faire davantage pour communiquer sur ce qui nous semble essentiel.

3 - La part de responsabilités des médias

En guise de renvoi d'ascenseur à ses intervieweurs, la ministre conclut en sous-entendant que la presse, elle non plus, ne s'attache pas toujours à évouer "l'essentiel" :

La presse a aussi une question à se poser en terme de : "comment je fais pour informer, éclairer utilement les lecteurs ou mes télespectateurs"...

En novembre dernier, la ministre avait déjà analysé ce rapport entre communication politique et médias, juste après avoir confié qu'elle aurait aimé être journaliste.

Après quelques heures passées dans la peau d'une journaliste - une initiative du quotidien économique Les Echos -, elle s'était alors montré plus compréhensive  : 

C'est très contraignant d'être journaliste, de devoir aller dénicher des informations qu'on va forcément finir par synthétiser, donc schématiser...

Nous de l'extérieur on se dit "il a caricaturé mon propos", mais non, il l'a juste résumé et on aurait dû être plus synthétique...

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