Fini le temps des chocolats fins et chouquettes , des 42 meetings... et de l'explosion des comptes de campagne. Après l'affaire Bygmalion, ce scandale dû au dépassement camouflé du budget de la campagne Sarkozy en 2012, Les Républicains (LR) ne pourront pas se permettre le moindre écart avec les règles électorales en 2017. Et celles-ci sont très claires : premièrement, le vainqueur de la primaire de la droite ne pourra dépenser plus de 16 millions d'euros d'ici au premier tour de l'élection présidentielle (et 22 millions d'euros d'ici au second tour).
Deuxièmement, et c'est là que le bât pourrait blesser pour LR, le candidat devra justifier de toutes les dépenses électorales engagées depuis le 1er avril 2016. Soit tous les frais engagés pour la primaire. Ce dimanche 18 septembre, Thierry Solère, député LR et président du comité d'organisation de la primaire, s'inquiète particulièrement auprès du JDD du coût engendré par la publication de livres programmes par les candidats, à commencer par Nicolas Sarkozy et Alain Juppé :
"Dès lors qu'un ouvrage constitue la présentation du projet du candidat, outre le coût de sa promotion, le coût de son édition et de sa commercialisation devront figurer dans le compte de campagne.
"
Ce qui explique peut-être aussi pourquoi Alain Juppé a publié son dernier opus , De vous à moi, uniquement sur le web.
En conséquence de ces dépenses importantes, Thierry Solère estime que le budget du candidat de LR pourrait être... plus faible que celui de la présidente du FN, Marine Le Pen :
"Marine Le Pen aura, l'an prochain, plus d'argent à dépenser que notre candidat.
"
Une possibilité qui ne manquera pas de faire frissonner les militants de LR. Le vainqueur de la primaire pourra néanmoins compter sur une exposition médiatique importante d'ici au second tour de l'élection interne, le 27 novembre, avec notamment trois débats télévisés durant lesquels il pourra dérouler son programme.
[BONUS TRACK]
Au PS, on prépare également les calculettes en vue de la primaire de la Belle Alliance Populaire (BAP). Comme il est de coutume, le parti devrait octroyer une certaine somme à tous les candidats. Sans pour autant vouloir pour le moment verser des fonds pour les différents candidats déclarés, Arnaud Montebourg, Benoit Hamon, Maire-Noëlle Lienemmann, Gérard Filoche. Un haut cadre du parti s'en explique au JDD :
"On ne va pas débloquer de l'argent pour des candidats qui, au final, n'auront peut-être pas les parrainages.
"
Arnaud Montebourg, qui sollicitait une avance, en sera pour ses frais.