Quand le Qatar proposait de financer la campagne de François Hollande

Publié à 15h25, le 18 mars 2013 , Modifié à 15h43, le 18 mars 2013

Quand le Qatar proposait de financer la campagne de François Hollande
François Hollande et l'émir du Qatar Sheikh Hamad bin Khalifa al-Thani le 22 août 2012 (Reuters)

Alors que les spéculations se multiplient sur la création d'un fonds d'investissement par Nicolas Sarkozy, soutenu financièrement par le Qatar, le journaliste de Dimanche Plus Karim Rissouli s'est intéressé aux relations des Qataris avec François Hollande. Il a ainsi révélé le 17 mars que, durant la campagne du candidat PS, des émissaires de l'émirat lui ont proposé un petit coup de pouce financier. Que ce dernier a décliné.

Le journaliste souligne en préambule que, contrairement à beaucoup d'hommes politiques et même s'il a reçu plusieurs fois les qataris depuis qu'il est à l'Elysée, François Hollande n'a jamais mis les pieds au Qatar. Et ce malgré plusieurs tentatives de leur part.

 (image Canal Plus)

Un très proche du président a ainsi raconté au journaliste qu'il avait été sollicité durant la campagne par des "émissaires qataris" :

Ils m’ont contacté pour nous proposer de financer la campagne.

Et François Hollande de réagir ainsi auprès de ce bras droit :

Ne les vois surtout pas ! Pas de contact avec eux pendant la campagne.

Rappelons qu'il est interdit pour une personne physique de faire un don de plus de 4.600 euros à un candidat.

Présente sur le plateau de Dimanche Plus au moment du récit, Najat Vallaud-Belkacem a assuré n'être au courant de rien :

Je l'ignorais.

Je suppose que ce genre de chose doit se produire, c’est extrêmement choquant bien sûr.

Si ce que vous racontez est vrai, nous avons bien sûr refusé et c’est de nature à rassurer tout le monde.

Mais la ministre tient aussi à conserver de bonnes relations avec le Qatar. Elle décide donc de mettre en avant la "diplomatie politique" de l'émirat:

Contrairement à ses voisins, il a décidé d’avoir une diplomatie politique et pas seulement économique.

A Doha en 2008, il a organisé un forum sur la démocratie dans le monde. C'est un tour de force d’avoir à la fois le représentant de l’état turc, le représentant israélien ... de mettre autour de la table des pays qui ne se parlent pas facilement.

Parfois vous le verrez soutenir des mouvements fondamentalistes, parfois des ONG qui se battent pour la liberté … il a décidé de faire feu de tout bois.

On peut trouver ça discutable mais chaque état a la diplomatie qui lui semble la plus efficace pour avancer.

Du rab sur le Lab

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