Quand Vidalies prend ses aises avec la notion de "représentation nationale"

Publié à 17h19, le 11 septembre 2012 , Modifié à 17h19, le 11 septembre 2012

Quand Vidalies prend ses aises avec la notion de "représentation nationale"
Alain Vidalies, à Paris, le 27 aout 2012. (Maxppp)

"Que ceux qui se prononcent contre n’aient pas le culot d’en réclamer pour chez eux". Face à la division qui règne à l’UMP sur l’intention de voter ou non les emplois d’avenir, Alain Vidalies, le ministre des relations avec le Parlement avance un argument surprenant.

  1. "La loi, c'est la loi"

    C’est la rentrée parlementaire. Pour la session extraordinaire de septembre, le premier projet de loi inscrit à l’ordre est le texte gouvernemental sur les emplois d’avenir . Un texte soutenu par la gauche mais sur lequel l’UMP est divisée

    "La liberté de vote, oui. Mais dans la cohérence", assure Christian Jacob au Figaro du 11 septembre .  

    Face à cette liberté de vote, deux tendances s’affrontent. 

    D’un côté, Valérie Pécresse, qui déplore dans le Figaro :

    "

    Si certains votent ce texte, cela va brouiller la lisibilité de notre action.

    "

    De l’autre côté, parmi les membres de l’opposition favorables au vote de ce texte, le député de la Droite populaire, Lionnel Luca , qui avance, toujours dans le Figaro, un argument pour le moins étonnant, et "défie" ses collègues :

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    Les contrats aidés ne sont pas le propre de la gauche, la droite en a également mis en place. Ce n’est pas l’idéal, mais il vaut mieux pour un jeune se revendiquer d’une expérience professionnelle en contrat aidé que de Pôle emploi. Je mets d’ailleurs au défi tous mes collègues qui voteront contre ce texte de loi de ne pas employer ce dispositif chez eux une fois qu’il sera voté.

    "

    Une sortie qui semble avoir donné des idées au ministre des relations avec le Parlement, Alain Vidalies, prompt à reprendre l’argument sur Twitter ce mardi . Avec une démonstration fallacieuse :

    Problème :

    La pression mise sur les députés UMP par le ministre, ancien député des Landes, est surprenante.

    Si l’on suit donc le raisonnement d’Alain Vidalies, la loi, votée par la représentation nationale, et censée s’appliquer à tous, ne serait mise à la disposition que des seuls votants du texte. Comme s’il fallait que le député de la circonscription ait approuvé un texte pour que celui-ci y soit appliqué. Comme un élu local. Ce que sont parallèlement nombre de députés, cumul des mandats oblige. Ce qui pose problème.

    Car "chaque député, bien qu'élu  dans un cadre géographique déterminé, est le représentant de la Nation tout entière. Ainsi, à l'Assemblée nationale et dans sa circonscription, chaque député agit et parle au nom de l'intérêt général et non pas au nom d'un parti politique, d'un groupe d'intérêt ou d'une région", explique le site internet de l’Assemblée nationale

    Certains députés UMP, pourtant défavorables au texte, ont clamé qu’ils utiliseraient le dispositif une fois voté. 

    Comme Claude Goasguen, député UMP de Paris, interrogé par l’AFP :

    "

    Je désapprouve cette loi qui n'a pas d'avenir pour les jeunes mais, pour autant, je ne vais pas sacrifier mon arrondissement (…). La loi, c'est la loi. Ce n'est pas parce que vous ne votez pas une loi que vous en refusez l'application si vous en avez besoin.

     

    "

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