Alors que la réforme des retraites à venir va provoquer des turbulences dans la majorité, l’UMP prépare de son côté sa contre-réforme des retraites, menée par le député Hervé Mariton, connu pour son opposition au mariage homosexuel. Un contre-projet qui sera présenté le 1er octobre, une fois connu le projet de loi gouvernemental.
Mais l’opposition n’a pas de ligne figée sur la question et les avis divergent au sein du parti de Jean-François Copé. Si l’Elysée et François Hollande penchent pour une hausse de la CSG , l’UMP prône un relèvement de l’âge légal de départ à la retraite ainsi que le passage à un régime unique fusionnant régime général et régimes spéciaux.
Dans les Echos, puis dans le Monde, sur BFM TV ou encore Le Point, le député UMP de la Drôme a livré ses pistes de réflexion, bien avancées : âge de départ à 65 ans, 44 ans de cotisations et instauration d’un régime par points.
Son argumentaire, dans le Point :
"En 2023, l'objectif est d'installer un régime unique, par points, et de prendre les mesures de financement qui s'imposent. À ce moment-là, l'âge légal aura moins de sens. Mais en attendant, nous proposons un âge légal à 65 ans et une durée de cotisation de 44 ans.
"
Problème, l’élu est peut-être allé un peu vite en besogne, tout le monde à l’UMP ne partageant pas ces idées radicales, qui vont plus loin que les préconisations du Medef.
Pour le président UMP de la commission des finances à l’Assemblée nationale, Gilles Carrez, il faut avancer par étapes. Pour arriver à un âge légal de départ à la retraite de 64 ans, "dans cinq ou dix ans".
Invité des 4 Vérités sur France 2 ce lundi 12 août, le député UMP développe :
"La réforme des retraites, un processus continu, doit viser avant tout à faire des économies. Comment ? Il y a d’une part une mesure, qui bien sûr n’est pas populaire mais qui est nécessaire, c’est d’allonger l’âge légal de départ en retraite. Il avait été fixé à 62 ans en 2010, je pense qu’on pourrait le porter à 63, voire, d’ici cinq ou dix ans, à 64 ans. Et d’autre part, il y a une seconde source d’économies, ce sont les régimes spéciaux.
"
Dans l’Opinion , l’adjointe d’Hervé Mariton sur la préparation du projet de l’UMP, Valérie Debord "prend ses distances". "Ces propositions n’ont été validées par aucune instance", affirme-t-elle.
Et le quotidien d’ajouter qu’Arnaud Robinet, en charge de la réflexion sur les retraites au sein du groupe UMP du Palais Bourbon, parle lui aussi d’une initiative personnelle.
Le quotidien précise également les positions de différents ténors du parti sur la question.
"Xavier Bertrand vise les 65 ans "en 2025 ou 2030", Eric Woerth "dans les 10 ou 12 ans qui viennent", François Fillon "progressivement". Le Medef lui-même prône 63 ans en 2020 et 65 ans en 2040.
"