"La candidature de Laurent Wauquiez n’est pas compatible avec nos valeurs." Signé François Bayrou, le 28 avril. Quelle ne fut donc pas la surprise de ce dernier, fin juillet, en apprenant que son candidat aux régionales en Rhône-Alpes-Auvergne, Patrick Mignola, avait finalement conclu un accord pour le premier tour avec le secrétaire général de Les Républicains... D'autant qu'il en a eu connaissance par voie de presse.
Cité par L'Opinion dimanche 16 août, l'un des dirigeants du parti centriste, Marc Fesneau, affirme en effet :
"On a découvert l’accord dans la presse, on savait qu’ils discutaient, mais on ne s’attendait pas à ce qu’un pacte soit signé en plein été.
"
François Bayrou ne voulait pas entendre parler de Laurent Wauquiez ? Patrick Mignola n'en a eu cure. S'il a passé cet accord avec le honni député de la Haute-Loire, c'est pour faire barrage au FN, explique-t-il à L'Opinion :
"Évidemment, rassembler 10 % des voix au premier tour aurait été très bien. Mais si c’est pour être celui qui a permis au Front national d’être en tête, très peu pour moi.
"
Et de minimiser les tensions créées par cette décision prise en solo :
"François Bayrou était au courant que nous discutions ; s’il y a une divergence entre nous, c’est sur le calendrier. En septembre, le climat aurait pu se détériorer et nous risquions de ne plus pouvoir conclure d’accord ni au premier, ni au second tour. Il ne faut pas oublier que Laurent Wauquiez subit lui aussi les critiques de son camp.
"
De son côté, Marc Fesneau estime que son parti n'est pas lié par cette alliance locale :
"Toutes les configurations sont encore ouvertes, nous ne sommes pas verrouillés par un accord national avec Les Républicains. Il faut que notre sensibilité centriste soit respectée.
"
Mais il leur faudra bien composer avec le très droitier numéro 3 de LR. Ce qui sera certainement dur à avaler pour Bayrou, qui affirmait fin avril : "Avec Wauquiez, tout nous oppose de manière profonde."