Samia Ghali et l'armée à Marseille : "Je l'ai dit de manière un peu naïve, mais je le maintiens"

Publié à 07h48, le 31 août 2012 , Modifié à 07h48, le 31 août 2012

Samia Ghali et l'armée à Marseille : "Je l'ai dit de manière un peu naïve, mais je le maintiens"
Samia Ghali, le 1er octobre 2008, au Sénat. (MaxPPP)

Désavouée successivement par le ministre de l'Intérieur, le maire UMP de Marseille et le président de la République, Samia Ghali assume ses propos "peut-être naïfs" ce 31 août sur RMC.

Le 26 août, elle avait lancé dans Le Parisien : "Je prône le recours à l’armée pour bloquer l’accès des quartiers aux clients des dealeurs. Comme en temps de guerre, avec des barrages."

  1. "Les faits me donnent malheureusement raison"

    Sur RMC

    Depuis le 28 août, la sénatrice PS des Bouches-du-Rhône, maire des 15e et 16e arrondissements de Marseille, suscite de nombreuses réactions : c'est elle qui a préconisé le recours à l'armée dans la cité phocéenne.

    "Hors de question" pour Manuel Valls, "propos irresponsables" pour le maire UMP de Marseille Jean-Claude Gaudin, "l'armée n'a pas sa place dans les quartiers" pour François Hollande ... Personne ne la suit dans son idée.

    Sur RMC ce 31 août, Samia Ghali réagit :

    Je n’ai fait que dire ce que j’ai pensé, de manière peut-être un peu naïve, mais je maintiens quand même ce que je pense.

    (...) C’est vrai que ça a fait du bruit, je ne pensais pas que ça allait en faire autant ... Moi, je l’ai fait dans une interview avec un journaliste du Parisien, dimanche dernier, c’est passé inaperçu.

    Sans se renier sur le fond, elle concède que certaines phrases étaient "un peu provocatrices", notamment l'idée de bloquer l'accès aux acheteurs de drogue par des barrages dans les rues :

    Ca c’était un peu provocateur de ma part, je l’avoue et je l’assume.

    Après la mort d'un jeune homme à Marseille le 30 août, tué d'une rafale de Kalachnikov, Samia Ghali poursuit :

    Malheureusement, les faits me donnent raison. Au vu d’une situation arrivée à l’extrême, il faut des moyens extrêmes.

    Le désaveu de François Hollande ? La sénatrice ne lui en tient pas rigueur. Elle se félicite de la réunion interministérielle au sujet de Marseille, qui sera présidée par Jean-Marc Ayrault le 6 septembre. Elle pense faire partie des éléments déclencheurs :

    Mes propos ont permis au moins au président de la République de se rendre que Marseille est en souffrance, que Marseille est malade.

    Samia Ghali est beaucoup plus énervée contre la réaction du sénateur-maire UMP de Marseille, Jean-Claude Gaudin, qui a qualifié ses propos d'"irresponsables" :

    Attendez, ce n’est pas moi qui suis irresponsable ! Ce n’est pas moi qui suis maire de Marseille depuis 18 ans !

    Les propos irresponsables sont ceux du maire de Marseille quand il dit que, tant qu’ils se tuent entre eux, ce n’est pas grave.

    La sénatrice propose enfin que les personnes achetant des caméras de vidéo surveillance pour leur maison bénéficient du crédit d'impôt. Autre idée : que les familles "menacées dans les cités, harcelées, dont on menace les enfants, puissent être traitées en priorité pour le relogement social, dans le cadre de la loi DALO".

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