On avait mal compris. Raquel Garrido nous avait pourtant bien expliqué en quoi consisterait sa fonction de chroniqueuse au sein de l'émission de Thierry Ardisson Les Terriens du dimanche , sur C8. "Je serai sur le plateau chaque semaine, avec un moment d'antenne libre sur un sujet de mon choix. N'oublions pas que mon métier est, et reste, avocate. Je suis, par définition déontologique, indépendante", disait-elle au Lab mi-juillet. Mais on avait mal compris.
Car ce jeudi 31 août, l'ancienne porte-parole du candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon a assisté, au nom de C8, à la conférence de presse commune donnée par Édouard Philippe et Muriel Pénicaud, après la publication des ordonnances pour modifier le code du travail. Raquel Garrido a même posé une question au Premier ministre sur la conception même des ordonnances. Et la chroniqueuse / avocate / insoumise compte bien répéter l'exercice.
Interrogée par franceinfo ce jeudi, Raquel Garrido explique que son travail sur C8 ne se limitera donc pas à un simple rôle de chroniqueuse. "Je fais aussi un sujet de terrain", dit-elle. On avait donc mal compris, c'est désormais sûr.
Quelques esprits chagrins voudraient croire que cette activité journalistique de l'ancienne porte-parole de Jean-Luc Mélenchon crée un mélange des genres ? Raquel Garrido répond qu'on s'en moque bien largement. Et surtout, tel le "citoyen" François Bayrou mettant des coups de pressions à des journalistes enquêtant sur le MoDem, elle assure que sa personnalité est plurielle. À franceinfo, elle lance :
"Je ne me fais pas passer pour ce que je ne suis pas. C'est en tant que Raquel que je suis à la télé. […] Ça [les commentaires] me fait sourire, mais je suis très à l'aise. Je conçois que ça surprenne, mais il va falloir s'y habituer.
"
Au Monde , Raquel Garrido estime que cela ne pose pas de problème de confusion des genres. "Le spectateur sait d’où je parle. Il y gagne, par rapport aux journalistes qui sont marqués politiquement mais qui ne dévoilent pas leur inclination, comme Bruno Roger Petit. [...] Le spectateur sera peut-être en désaccord avec moi par principe, en raison de mon engagement, mais il n’y a pas tromperie", explique la journaliste / avocate / insoumise.
Le spectateur saura d'où Raquel Garrido parle à condition qu'il sache qui elle est. Ce qui ne nous empêche pas, ici, de résumer.
Lorsqu'elle est sur C8, Raquel Garrido est "Raquel", chroniqueuse / journaliste "de terrain". Quand elle est invitée sur les autres chaînes télé ou radio ou siège derrière Jean-Luc Mélenchon à la fin d'un meeting, comme dimanche dernier à Marseille, elle est Raquel Garrido, responsable de La France insoumise et auteure du Guide citoyen de la 6e République. Et au tribunal, elle est maître Garrido, avocate.
Au moins, Raquel Garrido assume désormais sa nouvelle activité. "Je suis une avocate insoumise, je n'empêche pas les journalistes de faire leur travail", ajoute-t-elle. Sauf que, comme l'a relevé la journaliste de L'Opinion Caroline Vigoureux, si justement, Raquel Garrido empêche bien les journalistes de faire leur travail puisque, dans une conférence de presse, les questions sont limitées.
Si, précisément, elle prend la place d'un journaliste puisque le nombre de questions dans ce genre d'exercice est limité https://t.co/8L2U8OqHSr
— Caroline Vigoureux (@CaroVigoureux) 31 août 2017
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