MERCATO - La question de la coprésidence du groupe écolo à l'Assemblée nationale avait été à l'origine de quelques tensions au sein des verts , mi-mai. Mais heureusement, ce conflit interne va trouver une solution pour le moins radicale : le groupe écologiste à l'Assemblée nationale va purement et simplement disparaître, annonce ce jeudi 19 mai LCP .
Telle est la conséquence du départ de six députés écolos du groupe, François de Rugy, Véronique Massonneau, Eric Alauzay, Christophe Cavard, Paul Molac et François-Michel Lambert, qui vont rejoindre, selon les informations de la chaîne parlementaire, le groupe socialiste. Ce dernier va alors changer de nom : oubliez le groupe SRC (Socialiste, Républicain et Citoyen). Il faudra maintenant compter avec le groupe SER (Socialiste, Ecologiste et Républicain).
Bruno Le Roux et François de Rugy ont, dans la foulée de cette information, publié un communiqué dans lequel ils actent la disparition du groupe écolo. Ils dénoncent "une dérive sectaire" qui "a saisi EELV, concrétisée par le départ brutal et unilatéral du gouvernement".
"Entretenir et cultiver les divisions de la gauche serait plus qu'une erreur : ce serait une faute, une impasse. Ces constats nous conduisent aujourd'hui à faire œuvre de clarification et de rassemblement.
Les députés écologistes réformistes forment désormais au sein d’un groupe socialiste, écologiste et républicain une composante constituée, libre de ses positions, qui inscrit clairement son action dans le cadre de la majorité.
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Bruno Le Roux et François de Rugy expliquent également que "l'animation politique des écologistes réformistes" sera assurée par Véronique Massonneau, députée de la Vienne. Cette dernière devient la vice-présidente du groupe SER.
Les députés écolos quittant le groupe y sont, eux aussi, allés de leur communiqué. Ils y dénoncent le "coup de force" de Cécile Duflot, l'accusant d'avoir voulu mettre la main sur le groupe écolo. Ils écrivent :
"À l'occasion du drame que représentent les accusations lourdes portées contre Denis Baupin, une des tendances a décidé d'opérer un coup de force qui vise à remettre en cause le compromis fragile sur lequel reposait l'existence du groupe.
En remettant en cause unilatéralement le principe de la coprésidence du groupe au seul profit de Cécile Duflot, autoproclamée seule présidente, en acceptant que deux membres du groupes franchissent la ligne jaune lors du vote de la motion de censure de droite – alors même que les statuts du groupe disposent que 'bien évidemment nous nous engageons à ne jamais mêler nos voix à celles de la droite lors d'un vote de censure du gouvernement', c'est un coup de force qui vide de sa substance l'idée même de groupe écologiste qui a été mené.
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Pierre Januel, collaborateur du groupe écolo, a fait part de son "hallucination" après l’annonce de la fin du groupe écolo à l'Assemblée nationale, critiquant notamment la manière dont l’information a été donnée aux principaux concernés.
Quand 6 députés pour lesquels tu travailles d'arrache-pied depuis 4 ans te mettent au chômage en t'informant par tweet-communiqué. #hallu
— Pierre Januel (@PJanuel) May 19, 2016
Le ton est sensiblement différent du côté de Jean-Christophe Cambadélis qui se réjouit de cette nouvelle "belle alliance" :
Bienvenue aux écologistes dans le groupe pluriel social écologiste. Manifestement une belle alliance!
— Jean-Chr. Cambadélis (@jccambadelis) 19 mai 2016
[EDIT 15h39] Ajout communiqué des trois députés écolos