Après la mort de Clément Méric et la mise en cause de groupuscules d'extrême droite, un blog se présentant comme antifasciste a entrepris de révéler des liens méconnus entre des personnalités politiques et les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) ou le collectif Troisième voie.
L'un des premier mis en accusation est Julien Landfried, ancien candidat chevènementiste aux élections législatives de 2012, portant les couleurs de la gauche face à Patrick Devedjian. Il est accusé d'avoir participé à une conférence organisée par Serge Ayoub, le leader des dits-groupuscules. Conférence tenue quatre ans plus tôt.
Le blog s'inspire pour cela d'un autre article, diffusé sur 7seizh.info , un site non pas anti-fasciste mais régionaliste breton qui reproche avant tout à Julien Landfried ses "diatribes contre les langues régionales et la décentralisation".
Face à ces accusations, l'ancien candidat a réagi le 8 juin en publiant un droit de réponse et en le diffusant sur Twitter.
Mon droit de réponse suite à l'article diffamatoire de @brasiers#droitdereponsetwl.sh/ZBevv1
— Julien Landfried (@landfried) 8 juin 2013
Julien Landfried assure avoir répondu à l'invitiation d'une structure appelée le "Cercle Aristoste " n'ayant aucun rapport avec la mouvance d'extrême droite et n'avoir appris qu'a posteriori l'identité de l'hôte de la conférence, Serge Ayoub. Cette dernière se tenait effectivement dans "Le Local", un bar tenu par celui que l'on surnomme "Batskin".
Julien Landfried raconte :
"Je me rends compte en arrivant sur place ce jour-là qu'ils utilisent un local décoré de manière assez kitch mais sans aucun symbole de l'extrême droite - du moins aucun que je connaisse.
La conférence dure 1h30 environ devant un public d'une dizaine de personnes qui ne présentent aucune caractéristique particulière.
"
Julien Landfried repère tout juste un homme "assez costaud" qui "sert des verres et semble être le patron du lieu". Ce n'est que quelques jours plus tard qu'on lui apprendra que cet homme est Serge Ayoub et que le lieu de sa conférence est fréquemment utilisé par "des associations d'extrême droite".
L'ancien candidat conclut ainsi :
"Je n'aurais bien évidemment jamais accepté de donner cette conférence si j'avais sur que le local abritait habituellement des réunions d'extrême droite. Mais à cette époque je ne le savais pas.
"
Enfin, Julien Landfried tient à souligner au Lab le "contexte politique" dans lequel ces accusations sont sorties. Le site à l'origine de l'information, 7seizh.info, est "un habitué des attaques anti-chevènementistes", explique-t-il :
"Ils considèrent les Chevenèmentistes comme des adversaires et m'ont pris comme cible explicite.
Avec cette fausse information, ils n'ont pas le même but que les anti-fascistes qui ont repris, en parfait copié-collé, leurs accusations.
"
[Edit 12h45] Mention du site 7seizh.info et explications de Julien Landfried au Lab.