Un député PS remet en cause une question de Laurent Delahousse sur le rapport entre démocratie et islam

Publié à 15h42, le 14 juillet 2013 , Modifié à 16h13, le 15 juillet 2013

Un député PS remet en cause une question de Laurent Delahousse sur le rapport entre démocratie et islam

"LES BRAS M’EN SONT TOMBÉS." Le député PS des Français de l’étranger, Pouria Amirshahi, n’a pas compris, ni apprécié, la dernière question de Laurent Delahousse à François Hollande autour du rapport entre islam et démocratie.

Et il l’a tweeté :

La question du présentateur de France 2 ciblée était, après une introduction sur le parti tunisien Ennahda :

Si un jour un parti islamiste, fondamentaliste, se créait en France, quelle serait votre réaction ?

De sa circonscription, au Cap-Vert, le député socialiste a jugé la question "pitoyable". Une question, selon lui, qui fait le jeu de l’extrême-droite et accrédite les thèses de "l’invasion".

Pouria Amirshahi (Maxppp) 

Contacté par le Lab, Pouria Amirshahi s’explique :

La question était pitoyable, pour un 14 juillet. Elle ne fait que nourrir les peurs et les fantasmes.

Et d’ajouter, remonté :

C’est une question digne de la propagande des groupuscules d’extrême-droite. Au mieux, elle était dérisoire, au pire elle était un élément de plus dans la peur ambiante relayée par les théoriciens de l’invasion.

Elle n’était pas à la hauteur de l’enjeu. Il y a des questions qui devaient être posées et qui ne l’ont pas été.

Pour cet élu socialiste, une telle question était d’autant plus malvenue que, samedi 13 juillet, trois groupuscules d’extrême-droite ont été officiellement dissous après le décès d’un jeune militant de gauche, Clément Méric.

On vient de dissoudre des groupes d’extrême-droite et, devant des millions de téléspectateurs, il se permet de poser une question qu’eux se seraient amusés à poser.

En revanche, Pouria Amirshahi se félicite de la réponse de François Hollande. A la hauteur de l’enjeu, lui.

Le chef de l’Etat avait ainsi répondu qu’aucun parti ne pouvait se fonder en France sur la religion, laïcité oblige :

Aucune religion n’est contradictoire avec la démocratie. La démocratie, c’est le bien commun, qui n’empêche en aucune façon le fait religieux.

En France, cette conciliation, nous l’avons fondé autour du principe de laïcité. C’est pourquoi un parti ne peut pas se réclamer –on a connu les chrétiens-démocrates-, en France, de la religion.

Nouvel acte 24 heures plus tard. Lundi 15 juillet, Thierry Thuillier, directeur de l'info chez France Télévisions, estime que la question de Laurent Delahousse était "pertinente".

Contacté par Puremedias.com, Thierry Tuillier défend son journaliste :

Je ne vois pas le sujet de polémique. D'ailleurs, François Hollande n'a pas été surpris ou étonné, ce qui prouve la pertinence de la question.

Thierry Tuillier fait ensuite les sous-titres de la question posée par Laurent Delahousse à François Hollande. Avec une explication historique :

Le mot islamisme est d'abord un système politique. Laurent Delahousse a voulu savoir si, comme avec le parti Démocrate Chrétien à une époque, on pouvait avoir aujourd'hui une formation de type confessionnelle dans un Etat laïque. Et François Hollande a apporté une réponse.

Edit 15/07/13 16h15: ajout déclarations de Thierry Thuillier

Du rab sur le Lab

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