C'est un peu notre faute aussi. Invité de France info ce 14 octobre, Christian Estrosi est revenu sur la victoire du candidat frontiste à Brignoles ce dimanche, accusant le gouvernement de François Hollande d'avoir favorisé cette élection ... mais, fait plus rare, reconnaissant également une part de responsabilité de l'UMP.
Le député-maire de Nice commence par acculer le gouvernement :
Le Parti socialiste et le gouvernement ont beaucoup mis du leur pour arriver à cette victoire du FN.
Quand on envoie des feuilles d’impôts où des Français qui n’avaient jamais payé l’impôt sur le revenu se retrouvent avec des centaines d’euros à payer, c’est une bonne surprise.
Quand la semaine du second tour, on propose au conseil des ministres une loi Taubira pour exonérer de prison ceux qui sont condamnés à des peines allant jusqu’à cinq ans ou la surpression des peines planchers pour les multirécidivistes, on donne un petit coup de main à tout ça.
Mais Christian Estrosi concède du bout des lèvres que les divisions internes de son parti ne sont pas étrangères à ce résultat :
Lorsqu’en supplément de tout ça, effectivement, dans notre propre formation politique - je fais notre propre autocritique aussi, j'ai ma part d’humilité - nous avons quelques divisionsqui s’affichent ... c’est sûr que ce n’est pas le meilleur signe à donner.
C’est pourquoi je veux écouter les électeurs, qui ne sont pas FN mais qui viennent de la gauche ou de l’UMP, et qui sont excédés par ces coups de semonce qu’ils ne cessent de recevoir de la gauche, l’UMP qui n’a pas encore réussi à stabiliser son projet et ses propositions pour demain ...
Critiquer le parti pour mieux se valoriser ? Quand vient le moment de parler des solutions pour que le vote FN diminue, Christian Estrosi met alors largement en avant le travail mené dans sa ville de Nice, lui qui "a la chance de pouvoir agir" :
Il y a ceux qui ont la chance de pouvoir agir et de ne pas être dans le commentaire.
Je fais peut-être partie de ceux qui ont la chance de pouvoir agirpuisque je prends des mesures contre le gouvernement tous les jours à la tête d’une grande ville.
Tout le monde n’a pas cette chance d’abord parce que l’UMP n’a pas entre ses mains les clefs des grandes villes de France.
Dans son carton niçois, des arrêtés anti-mendicité, un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans, le recrutement de "500 policiers municipaux", les "850 caméras de vidéo surveillance", la fermeture d'épiceries la nuit "qui troublent l'ordre public" ou encore "les arrêtés anti-bivouac que l'on peut appeler arrêtés anti-Roms". Arrêté que tente d'ailleurs de faire annuler SOS Racisme.