BRÈVE DE CAMPAGNE - François Fillon tient bon. Malgré les révélations en cascade, malgré ses difficultés à faire campagne, malgré les tentatives avortées de certains élus de son camp de le pousser vers la sortie, malgré les craintes de non-qualification au second tour de la présidentielle... malgré tout cela, le vainqueur de la primaire de la droite est toujours candidat.
Benoît Hamon, pour sa part, dit clairement que s'il avait été dans la peau de l'ancien Premier ministre, il se serait retiré de la course. Mardi 14 février dans C à vous sur France 5, le candidat du PS a expliqué qu'il "aurait abandonné" s'il avait été "à sa place" :
"- Journaliste : Benoît Hamon, vous, dans la même situation que François Fillon, est-ce que vous auriez renoncé ?
- Benoît Hamon : Oui. [Silence] Oui. Pourquoi ? Parce que... Ce qui choque, on doit pouvoir… [il ne finit pas sa phrase] On doute de la réalité de l’emploi. Le salaire était quand même très très important pour une assistante parlementaire. Puis c’est la répétition, quoi, je veux dire, il y a une forme de sentiment d’impunité. […] Mais honnêtement, je fais campagne, je commente assez peu cette affaire, je trouve que ça relève d’un vrai calvaire démocratique et politique. Parce que tout ça mine le débat. Voilà, on parle absolument pas projet contre projet avec François Fillon. On parle même pas avec Marine Le Pen. Cet événement sature l’espace public. Donc à sa place, moi, oui, j’aurais abandonné, oui.
"
Un échange à revoir dans cette vidéo isolée par Le Lab :
Mais vous n'êtes pas obligés de croire Benoît Hamon. Pour ce qui concerne François Fillon, et comme ce dernier l'a lui-même dit et répété, seule une mise en examen l'empêcherait d'aller au bout de sa candidature. L'enquête du parquet national financier sur les soupçons d'emplois fictifs de son épouse et de ses enfants semble toucher à sa fin et trois options judiciaires sont désormais possibles : un classement sans suite si aucune infraction n'est prouvée, l'ouverture d'une information judiciaire confiée à des juges d'instruction pour pousser les investigations, ou une citation directe des protagonistes devant le tribunal correctionnel.
Devant les députés LR mardi matin, François Fillon a une nouvelle fois expliqué qu'il tiendrait bon : "Ça serait peut-être plus facile pour moi personnellement et ma famille de ne pas être dans cette compétition aujourd'hui. Cette décision [de rester], je l'ai prise, je ne reviendrai pas dessus."
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