Plus l’élection approche et plus Emmanuel Macron est offensif. Multipliant les attaques ad hominem à l’égard de ses adversaires, le candidat d’En Marche ! fait tout pour montrer une stature de chef d’Etat. En présentant ce lundi 10 avril à Paris son programme pour lutter contre le terrorisme, l’ancien ministre de l’Economie a adressé un message très clair aux "acteurs de l’Internet".
Entouré de deux de ses soutiens, l’actuel ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian et Jean-Michel Fauvergue, ancien chef du Raid et candidat d’En Marche ! aux prochaines élections législatives , Emmanuel Macron a promis d’avoir "une discussion franche avec Google, Apple, Facebook et Twitter", une fois qu’il sera au pouvoir. Il veut imposer à ces grands groupes de l’Internet de s’engager "à retirer" les contenus à caractère terroriste. Il dit :
"Beaucoup de terroristes sont passés à l’action après s’être radicalisés sur les réseaux sociaux. Ils sont mis en contact avec des contenus de propagande islamiste qui les manipulent et les conduisent à la violence. Il est indispensable que les grands groupes de l’Internet s’engagent à retirer de tels contenus sans délai. Je souhaite que ces entreprises aient sur ce point une obligation absolue de résultats, sans pouvoir opposer je ne sais quelle impossibilité technique ou principe de liberté ou de neutralité. Le danger est extrême. Il doit disparaître et je suis prêt à la plus grande fermeté en la matière.
"
Emmanuel Macron fait notamment référence à l'américain Apple, qui s'était retrouvé au centre d'un bras de fer avec la justice américaine en refusant d'aider la police à contourner les mesures de sécurité pour accéder au contenu crypté d'un iPhone appartenant à l'un des auteurs de l'attentat de San Bernardino en Californie (14 morts le 2 décembre 2015). Plus récemment, à la suite de l'attentat au Parlement de Londres en mars, la ministre britannique de l'Intérieur Amber Rudd avait exhorté les services de messagerie sécurisée comme WhatsApp à collaborer avec les autorités pour ne pas fournir de "cachette aux terroristes".
Après avoir expliqué ces blocages, Emmanuel Macron agite une éventuelle "complicité" des acteurs de l’Internet "s’ils persistent dans leur position" :
"Jusqu’à présent, les grands groupes de l’Internet ont refusé de communiquer leurs clés de chiffrement ou leurs accès aux contenus au motif qu’ils ont garanti contractuellement à leurs clients que leurs communications étaient protégées. Cette situation n’est plus acceptable […] Les acteurs de l’Internet, s’ils persistent dans leur position, ils devront assumer un jour d’avoir été complices d’attentats.
"
Une déclaration à retrouver ici en vidéo (à partir de 9’18) :
Pour "accéder aux messages des terroristes échangés sur les réseaux sociaux", Emmanuel Macron veut une action concertée au niveau européen.