Marine Le Pen se bat depuis des années pour faire passer l’idée qu’elle n’est pas l’héritière de son père et qu’elle a pris la direction du FN par l’unique force de ses bras et paroles, gagnant la présidence du parti face à Bruno Gollnisch. Mais à en croire la vision de Wallerand de Saint-Just, c’est faux. Le trésorier du Front national est l’invité ce jeudi 4 mai de .pol, la webémission du Lab en partenariat avec Linternaute.com, Le Huffington Post et Le JDD. Tranquillement, il explique que Jean-Marie Le Pen a légué le FN à sa fille comme un "agriculteur passe sa ferme" à un membre de sa famille. Après avoir expliqué ne plus avoir de relations avec le "Menhir", son ancien avocat rapporte l’une des raisons de l’amertume de ce dernier :
"Finalement, il [Jean-Marie Le Pen, ndlr] n’a pas accepté d’avoir permis à sa fille d’être la présidente du Front national. Un peu comme de très nombreux chefs d’entreprises, agriculteurs, etc, qui passent l’entreprise ou la ferme à leur fils, ou à leur enfant, ou à leur gendre et qui finalement ne l’acceptent pas, ou que cela ne se passe pas bien.
"
Un extrait à retrouver dans la vidéo ci-dessous (à partir de 01’04) :
Au sein même du Front national, des voix soulignent de temps à autre l’aspect "entreprise familiale" traîné par le parti fondé par Jean-Marie Le Pen. En 2011, l’actuel vice-président du FN, Florian Philippot, s’exprimait ainsi : "Moi, je suis beaucoup plus récent, je suis 4e, je n'ai pas ce coup de pouce de m'appeler Le Pen, qui reste indéniablement un coup de pouce".
La passation entre le père et la fille a eu lieu en 2011, Marine Le Pen ayant remporté le vote du Congrès de Tours avec 67,5% des voix des adhérents face à Bruno Gollnisch. En novembre 2014, Marine Le Pen a été réélue à la tête du FN avec 100% des suffrages exprimés , alors qu’elle était la seule candidate en lice.