La chanson de Queen Don't Stop Me Know ne parle pas exactement de Laurent Wauquiez. Le grandissime favori pour prendre la tête de Les Républicains en décembre prochain considère néanmoins que rien ne peut vraiment le stopper dans sa quête des sommets de l'opposition. Lui qui jurait en 2015 vouloir se consacrer à 100% à sa région et refuserait tout poste de ministre qu'on pourrait lui proposer lorsque la droite reviendrait aux affaires en 2017 (spoiler : ça ne s'est pas exactement passé comme ça), veut aujourd'hui faire de LR le principal parti opposé à Emmanuel Macron. Et il prévient ceux qui ne sont pas sur sa ligne : ils ne pourront pas l'arrêter.
Cité par Le Figaro ce jeudi 12 octobre, Laurent Wauquiez dévoile sa stratégie. "J'ai le temps, j'ai quatre ans pour agir", dit-il, promettant de choisir cinq ou six mesures identifiable à droite et de faire monter une nouvelle génération. Le président d'Auvergne-Rhône-Alpes poursuit :
"Ensuite, quand il y a un chef, bon courage à ceux qui critiquent ! […] Bertrand et Pécresse ne peuvent pas m'arrêter. Leur stratégie, c'est attendre et dire que je vais me planter. Mais moi je n'aime pas me planquer !
"
Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, qu'on a cru un temps suffisamment ambitieux pour candidater à la présidence de Les Républicains, sont donc prévenus : leurs atermoiements et leurs critiques provoquent chez Laurent Wauquiez une réaction plus que minimale.
Dans l'ouvrage de Michèle Cotta Quelle histoire !, nouveau tome de ses Carnet Secrets (éd. Robert Laffont), Xavier Bertand estime une énième fois que "ceux qui, chez les Républicains, veulent conquérir une partie de l'électorat FN font fausse route". Et cette fois, pour illustrer son propos, le président de région fait appel à Nicolas Sarkozy , pas franchement perçu à son époque comme un centriste. "Sarkozy s'est fait élire sur deux thèmes : l'autorité et le pouvoir d'achat. Il a perdu lorsque, avec le discours de Grenoble, il a semblé se rapprocher du FN", dit-il.
Quant à Valérie Pécresse, elle a clairement fait savoir, en septembre, qu'elle n'excluait pas de quitter LR si Laurent Wauquiez en devenait le président . "Moi, je constate une chose, c'est qu'aucun leader du FN ne dit qu'il veut travailler avec moi", avait-elle déclaré sur France inter alors que l'ex-élue FN Marion Maréchal-Le Pen avait expliqué qu'il y avait "des choses à faire" avec Laurent Wauquiez. "J'ai entendu Laurent Wauquiez dire 'Trump est inspirant'. Moi, il ne m'inspire pas", avait encore déclaré la présidente d'Île-de-France. "Si on court après le FN, ça ne sera pas ma droite".
[BONUS TRACK] "Ça lui va bien"
L'article du Figaro dans lequel parle Laurent Wauquiez s'intitule : Laurent Wauquiez lance l'opération 'Blitzkrieg'. Pour les nuls en histoire, Der Blitzkrieg est la "guerre éclair", expression employée notamment pour désigner, en 1939, l'invasion de la Pologne par les nazis.
Thierry Solère, chef des députés Constructifs et pas vraiment raccord avec la ligne défendue par Laurent Wauquiez – et menacé d'exclusion du parti –, a approuvé sur Twitter le choix du terme 'Blitzkrieg' pour désigner la politique du candidat à la présidence de LR :
Ça lui va bien
— Thierry SOLERE (@solere92) 11 octobre 2017
On vous laisse interpréter ce message comme vous l'entendez.