Peu le connaissent mais David Cormand, 41 ans, est désormais secrétaire national par intérim de EELV depuis le "départ" d’Emmanuelle Cosse. Enfin, du moins jusqu’au prochain congrès de juin, qui s’avèrera déterminant pour la suite de sa carrière et de son parti.
Dans leur numéro du 24 février, Les Inrockuptibles consacrent un portrait(article payant) à celui qui doit réussir une mission "quasi impossible" : redresser "un parti en décomposition" et où il ne fait lui-même pas consensus. Le Lab a repéré 5 infos "capitales" qui avaient semble-t-il échappé au commun des mortels.
- 1. Il a été comédien
Son diplôme en poche, David Cormand a d’abord été intermittent du spectacle pendant quelques années à Rouen, avant d’être finalement rattrapé par le virus de la politique après son adhésion aux Verts en 2000. Il a longtemps été sur scène dans "En attendant Godot", une pièce de Samuel Beckett dans laquelle deux vagabonds attendent désespérément, comme un espoir de changement, un homme qui ne viendra jamais au rendez-vous…
- 2. Il a démarré à "l'extrême gauche"
Encore étudiant sur le campus de la faculté de lettres et sciences humaines de Rouen, au Mont Saint-Aignan, David Cormand fait ses premières armes au sein du syndicat étudiant Agir-Unef, présenté par les Inrocks comme "d’extrême gauche" - dans les faits simplement classé à gauche, et plutôt proche du PS. Une expérience dont il garde un souvenir attendri :
"Je n’étais pas conscientisé politiquement mais je les aimais bien. C’étaient les seuls qui se battaient pour les étudiants étrangers, qui étaient accueillis comme des merdes.
"
- 3. Il ne porte pas trop les socialistes dans son coeur
David Cormand n’est pas partisan des compromis avec le PS. En 2006, il préfère Cécile Duflot, l’aile gauche des verts, à Yann Wehrling, alors secrétaire national du parti (désormais porte-parole du MoDem) et très contesté. "Je te souhaite bonne chance, mais je ne vais pas avec ces gens-là", lui aurait déclaré David Cormand. Interrogé par les Inrocks, un ancien cadre des Verts témoigne :
"Il est constant dans le peu d’amour qu’il a pour le PS. Il a une vraie défiance pour ce parti.
"
- 4. Il collectionne les noms d'oiseau
"Apparatchik", "prototype du technocrate", "ex-pion de Jean-Vincent Placé" ou encore "porte-flingue de Cécile Duflot". Les écologistes ne sont parfois pas tendres entre eux, et même à l’encontre de leur secrétaire national adjoint. La faute à un investissement très poussé et sur le long terme dans l’appareil du parti, sans doute : conseiller municipal de Canteleu en Seine-Maritime depuis 2001, président du groupe écologiste à la région, directeur administratif du siège des Verts, délégué aux élections,…et désormais secrétaire national par intérim.
Un membre du parti, Gilles Euzenat signe carrément son arrêt de mort politique :
"Certaines personnes veulent faire table rase du passé et il fait partie de la charrette.
"
- 5. Il a un téléphone vert fluo
C’est un détail qui n’a pas échappé aux Inrocks, qui publient d’ailleurs une photo de David Cormand avec un filtre vert pour accompagner son portrait : "Depuis [qu’il a été nommé secrétaire national], son téléphone vert fluo n’arrête pas de sonner". A croire que le patron par intérim des Verts a poussé son écologisme jusqu’au choix de la couleur de son téléphone…