500 signatures : doit-on croire Marine Le Pen ?

Publié à 08h23, le 13 janvier 2012 , Modifié à 12h22, le 03 février 2012

500 signatures : doit-on croire Marine Le Pen ?
Marine Le Pen (Maxppp)

Si Marine Le Pen a du succès dans les sondages, elle semble en avoir moins du côté des élus. C’est en tout cas ce qu’elle veut faire croire. La patronne du Front national a déclaré qu'elle n'avait récolté que 343 promesses de parrainages pour l'instant. Aussi, la candidate doute pouvoir se présenter à l’élection présidentielle. Mais ce n’est pas sans rappeler les sorties de son père sur le même sujet. Doit-on croire aux jérémiades de la leader d’extrême droite ? Le Lab pèse le pour et le contre.

  1. Pourquoi on y croit

    Marine Le Pen va jusqu’à saisir le conseil d’Etat
    Fin décembre, la candidate frontiste saisit le Conseil d’Etat afin d’étudier la constitutionnalité de la mesure imposant que les paraphes ne soient pas anonymes. Marine Le Pen met sur le dos de cette mesure sa difficulté à obtenir les signatures requises pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle. Après le refus de François Fillon de modifier ce mode opératoire, et devant les réticences des élus à accorder le précieux sésame, la candidate a donc jugé nécessaire de saisir la plus haute instance sur cette question.
    La candidate frontiste dit être en retard par rapport à 2007
    Marine Le Pen semble peiner à récolter les 500 promesses de parrainages pour le 16 mars, date de clôture du dépôt des soutiens. "On en est très loin" a déclaré mercredi 11 janvier Florian Philippot, directeur de campagne de la candidate. Ce qui confirme l’information du Monde évoquant moins de 300 signatures assurées pour l’instant au parti frontiste. A la même période, en 2007, le FN avait presque 80 promesses de plus…
    En 2007 c'était déjà limite !
    En 2007 le FN avait déjà eu du mal à recueillir les précieux sésames. Le JDD rapporte que le parti frontiste aurait ainsi obtenu la dernière signature seulement une heure avant la clôture du dépôt des soutiens. De quoi envisager les pires difficultés pour Marine Le Pen lors du sprint final.

  2. Pourquoi on n'y croit pas

    Les signatures, éternelle rengaine du FN
    Chaque année c’est le même refrain. La course aux signatures est un long chemin de croix dit-on au FN. Et pourtant, le parti d’extrême droite a toujours réussi à obtenir les 500 parrainages, excepté en 1981 (période à laquelle le mouvement n’avait pas l’importance qu’il a aujourd’hui). Ceci laisse donc présager de l’exagération des difficultés actuelles à recueillir les précieux soutiens.
    Une popularité qui monte en flèche
     

    • 31% des Français seraient d’accord avec les principes et les valeurs que défend le FN, comme le rapporte Le Monde de jeudi.

    CITATION
    31% des Français se disent d'accord avec les idées du Front national, en hausse de 9 points par rapport à un précédent baromètre réalisé en janvier 2011, un record depuis sa création en novembre 1984.

    • 36% des sondés pensent que Marine Le Pen sera présente au second tour de la présidentielle.

    Avec des résultats comme ceux-ci, on imagine mal les élus ne pas accorder les signatures nécéssaires.
    A 21,5% dans les sondages, ce serait une anomalie démocratique
    Le 16 décembre, un sondage Ifop révèle que 21,5% des Français sont prêts à voter pour Marine le Pen au 1er tour de la présidentielle de 2012. Un chiffre qui l’annonce en bonne position pour la course à l’Elysée. Son absence lors du scrutin serait surprenante et démocratiquement douteuse. Un cinquième de l’électorat français se verrait potentiellement amputé de toute représentativité.

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