C'est la première réaction de Nicolas Sarkozy à l'affaire Fillon-Jouyet, dont il est un personnage central à son corps défendant. En meeting à Caen, lundi 10 novembre, le candidat à la présidence de l'UMP a voulu se placer au-dessus de la mêlée :
"Je ne polémiquerai avec aucun membre de ma famille politique, conformément à mon engagement constant.
Je ne céderai à aucune provocation et j'ai choisi, dans l'intérêt de notre pays, d'ignorer cette marée de boue qu'on voudrait répandre.
"
Un commentaire qui a également l'avantage d'éviter de critiquer ouvertement François Fillon. À moins que la phrase suivante ne lui soit destinée ?
"Les révélations du week-end dernier me renforcent dans la conviction qu'il nous faut tourner la page de ces feuilletons écœurants où l'on veut abattre un concurrent ou un adversaire en le salissant.
"
Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de l'Élysée, affirme dans un enregistrement révélé par Le Monde que l'ancien Premier ministre lui a demandé de "taper" sur Nicolas Sarkozy et de s'activer sur le plan judiciaire afin d'empêcher le retour de l'ex-président de la République.
Et s'il ne veut pas alimenter les "guerres fratricides" qui ont marqué l'histoire récente de l'UMP, le prédécesseur de François Hollande lâche en revanche ses coups contre le "pouvoir en place" :
"Jamais le discrédit d'un pouvoir en place n'a été si fort. [...] Je veux parler du [...] mensonge qui est leur pratique quotidienne.
[...] Le pouvoir n’a-t-il vraiment rien d’autre à faire que de donner le sentiment de vouloir instrumentaliser en permanence la justice ?
"
De son côté, François Fillon a décidé de contre-attaquer en justice. Son avocat a annoncé lundi qu'il allait demander en référé une copie intégrale de l'enregistrement de la conversation entre Jean-Pierre Jouyet et les deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, en prévision de la plainte en diffamation qu'il compte déposer contre ces derniers et leur journal.